23 septembre 2004

Hamilton, premier malgré lui

La réussite de la méthode de détection du dopage sanguin pourrait en signifier la fin

Eric de Falleur

BRUXELLES Dans l'attente du résultat de la contre-expertise demandée par Tyler Hamilton, premier sportif à avoir été contrôlé positif par transfusion de sang, dont les résultats devraient tomber aujourd'hui, le champion olympique du contre-la-montre (jusqu'à quand?), qui a assisté à cette contre-expertise effectuée à Lausanne, continue à clamer son innocence. Hier, vingt-quatre heures après la révélation de l'affaire par le quotidien sportif madrilène AS, son équipe, le groupe sportif suisse Phonak, a décidé de suspendre, à titre provisoire, son leader américain.

«Si Hamilton n'est pas en mesure de prouver son innocence, son contrat sera résilié immédiatement», a dit hier Andy Rihs, le grand patron de Phonak. «Jusqu'ici, comme nous ne sommes pas certains qu'il soit coupable, nous le croyons».

La veille, Tyler Hamilton avait affirmé être «innocent à 100%!».«Je ne vais pas risquer ma vie et celle de ma femme avec une transfusion sanguine. Il doit y avoir eu une manipulation», avait insisté celui qui a fini 4e du Tour 2003 malgré une clavicule fracturée.

Hypertension, thrombose, rejet, infection, allergie...
Andy Rihs avait alors promis d'apporter son soutien à son coureur, tout en insistant sur la différence entre le cas d'Hamilton et celui d'Oscar Camenzind. Autre coureur Phonak, licencié en août après que l'ex- champion du monde suisse eut reconnu s'être dopé à l'EPO avant les Jeux d'Athènes.

Tyler Hamilton a beau répéter son incompréhension et dans la mesure où la contre-expertise confirmera les résultats des premiers examens, il devrait rester à jamais comme le premier sportif déclaré positif à partir d'une nouvelle méthode de détection (déjà utilisée pour des tests de paternité) que seuls deux laboratoires, ceux d'Athènes et de Lausanne, appliquent aujourd'hui. Cette réussite augure d'ailleurs d'autres révélations futures. Elle pourrait provoquer à terme un bouleversement dans certaines pratiques dopantes, en cyclisme mais aussi dans tous les sports d'endurance notamment. Le Président de l'Agence mondiale antidopage s'est d'ailleurs félicité de la découverte grâce à cette méthode d'un cas de dopage par transfusion sanguine. Car le dopage sanguin, dont l'intérêt est l'augmentation du taux de globules rouges et, par corollaire celui de l'oxygène chargé d'alimenter les muscles, existe en effet depuis plus de trente ans mais il restait jusqu'ici impossible à détecter. Il est bien sûr interdit. La simple lecture des risques liés à cette pratique fait froid dans le dos: hypertension, thrombose, rejet, infection, allergie...


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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