Tyler Hamilton accusé de transfusion
L'Américain Tyler Hamilton (Phonak), 33 ans, champion olympique du contre-la-montre voilà un mois, a fait l'objet de deux contrôles sanguins positifs, c'est-à-dire mettant en évidence une transfusion, pendant les JO d'Athènes (19 août) et le Tour d'Espagne (18 septembre). Ces résultats doivent être confirmés par la contre-expertise, demain au plus tard. Si tel est le cas, il s'agira du premier contrôle sanguin positif dans l'histoire de la lutte antidopage.
« Je suis 100 % innocent »
« Tyler clame son innocence, a déclaré Alvaro Pino, l'un de ses directeurs sportifs. Quelle que soit la décision de l'équipe, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour se défendre de ces accusations. » Hamilton s'est défendu d'avoir reçu une transfusion, prétendant que le test positif résultait d'une opération chirurgicale subie il y a quelque temps. « Je me battrai jusqu'à ce que je n'aie plus un euro en poche, a-t-il déclaré hier. Je ne vais pas risquer ma vie et celle de ma femme avec une transfusion sanguine. Il doit y avoir eu une manipulation. Cette affaire me fait l'effet d'un coup de tonnerre. Je suis brisé d'être ici ce soir. Ma famille, mon équipe et mes amis le sont tout autant. Mais je peux vous garantir une chose, c'est que je suis innocent à 100 %. » Le 11 septembre, Hamilton a remporté la 8 e étape de la Vuelta, un contre-la-montre de 40,1 kilomètres, avant d'abandonner la course six jours plus tard. Son équipe a expliqué cet abandon par des maux d'estomac. « Il avait de réels problèmes digestifs, plaide Jacques Michaud, un autre de ses directeurs sportifs. C'est une grosse surprise. Plus qu'un coup dur, c'est une catastrophe pour l'équipe. » Hamilton est longtemps resté dans l'ombre de Lance Armstrong, qu'il a servi jusqu'en 2001 dans l'équipe US Postal. Depuis qu'il vole de ses propres ailes, il a notamment remporté Liège-Bastogne-Liège en 2003. Cette même année, il s'est signalé en bouclant le Tour de France (4 e ) malgré une clavicule cassée. Lors de la dernière édition, il s'est effondré au fil des jours, affaibli par une chute à l'arrivée d'Angers et miné par le décès de son chien, dont il portait le médaillon autour du cou.
Le dopage par transfusion sanguine est désormais décelable grâce à une méthode mise au point par des scientifiques australiens. Deux laboratoires seulement, ceux d'Athènes et de Lausanne (Suisse), utilisent pour l'heure cette méthode qui a déjà été employée en médecine légale pour des tests de paternité. Dès lors que sont décelées des populations différentes de globules rouges, il est possible de déterminer avec certitude qu'il y a eu transfusion homologue, c'est-à-dire recours à un donneur compatible.
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