MADRID (AFP) - L'analyse d'un second échantillon d'urine du quadruple vainqueur du Tour d'Espagne cycliste, l'Espagnol Roberto Heras, a confirmé le résultat positif de dopage à l'EPO (érythropoïétine) d'une première analyse, a-t-on appris vendredi auprès de son équipe, Liberty.
"En effet, c'est positif", a dit à l'AFP un porte-parole de Liberty.
"Je dois assumer le résultat mais je le mets en doute", a réagi Heras vendredi lors d'une conférence de presse donnée à Madrid peu après la publication des résultats.
"Je suis convaincu que la méthode d'analyse d'EPO ne réunit pas toutes les garanties. Je ne me suis jamais administré de substance dopante", a-t-il dit.
Le cycliste de 31 ans, qui pourrait faire l'objet d'une sanction de deux ans de la part de la Fédération espagnole, probablement fatale à sa carrière, a annoncé qu'il allait "faire appel aux instances nécessaires" pour sa défense.
Le coureur espagnol, écarté de l'équipe Liberty depuis la première nouvelle de son contrôle positif à l'EPO, en serait exclu.
Il serait également déclassé de la dernière Vuelta, qui reviendrait au Russe Denis Menchov.
Heras, ancien lieutenant de l'Américain Lance Armstrong chez US Postal, perdrait alors son statut de quadruple vainqueur historique du Tour d'Espagne et reviendrait au niveau du Suisse Tony Rominger, trois fois vainqueur.
Roberto Heras a été contrôlé positif à l'EPO lors de la 20e étape de la dernière Vuelta.
L'EPO est une substance utilisée en médecine qui augmente la capacité du transport d'oxygène vers les muscles. Chez les sportifs, elle permet d'améliorer l'endurance mais, mal utilisée, elle présente des risques graves pour la santé.
C'est la même substance qui a été retrouvée en août, selon la presse, dans un échantillon d'urine de Lance Armstrong, prélevé en 1999 lors de la première de ses sept victoires dans le Tour de France.
Interrogé sur le calendrier des sanctions envisageables contre Heras, le porte-parole de Liberty a assuré : "Rien n'est encore décidé, on verra quand l'UCI aura confirmé le résultat". Pour l'heure, "le coureur a mis en cause le processus (de test) et l'UCI doit formuler des conclusions à ce sujet", a-t-il ajouté, "ce n'est pas un processus terminé".
Heras a constamment nié s'être dopé depuis la révélation de son contrôle positif. "Je répète que je ne me suis jamais dopé, ni pendant la Vuelta, ni à aucun moment de ma carrière. J'ai la conscience tranquille, ce qui est arrivé est une erreur", avait déclaré Heras mercredi.
Le coureur et son avocat avaient tenté de remettre en cause la méthode de détection de l'EPO employée par le laboratoire du Conseil supérieur des sports (CSD) espagnol chargé de la contre-expertise. Ils avaient notamment tiré argument du fait que le laboratoire a retardé de deux jours la publication de sa contre-expertise, pour vérifier et confirmer son résultat.
Le test de détection de l'EPO, mis au point en 2000 par le laboratoire français de Châtenay-Malabry (région parisienne), a été récemment mis en cause par plusieurs sportifs. L'Agence mondiale antidopage (AMA), soucieuse de clarifier le débat, a confirmé en septembre sa validité, expliquant que les résultats controversés relevés ces derniers mois étaient dus justement à l'introduction en janvier 2005 de nouveaux critères d'interprétation, plus précis.
Les conséquences de ce contrôle positif risquent d'être désastreuses pour les organisateurs de la Vuelta, qui avaient fait d'Heras leur principal produit d'appel pour éviter que leur course ne s'enlise dans l'anonymat, loin dans le sillage du Tour et du Giro.
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