GRENOBLE (Isère) (Reuters) - Le directeur sportif adjoint de l'équipe cycliste AG2R, Laurent Biondi, placé en garde à vue mercredi à Grenoble dans le cadre d'une enquête sur un trafic de "pot belge" entre la Belgique et la France, a été placé en détention en attendant son transfert à Bordeaux (Gironde), a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Laurent Biondi, 44 ans, devrait être transféré lundi à Bordeaux dans le cadre d'un mandat d'amener délivré par le juge d'instruction chargé de ce dossier.

L'ancien champion du monde de la course aux points en 1990 a été interpellé par les gendarmes de la section de recherches d'Agen (Lot-et-Garonne).

Le domicile de Laurent Biondi a été perquisitionné ainsi que le siège de l'équipe AG2R, installé à Chambéry (Savoie). L'épouse du directeur sportif adjoint d'AG2R a aussi été entendue par les enquêteurs avant d'être relâchée.

Les gendarmes cherchent à savoir si Laurent Biondi faisait un usage personnel de pot belge (cocktail de produits dopants), ou s'il fournissait d'autres personnes.

"Depuis les affaires de dopage qui ont éclaté en 1998, on a fait des efforts énormes pour faire comprendre à tous les coureurs, à l'encadrement, qu'il fallait que tout cela cesse. On a mis en place des règles très strictes et sans appel."

"Chez AG2R, on a un règlement intérieur qui est sans équivoque à ce sujet. Ces affaires de pot belge n'ont rien à faire dans le cyclisme d'aujourd'hui, n'ont rien à faire dans notre équipe. On n'a aucune compassion pour des tricheurs lorsque la tricherie est avérée. Laurent paraît impliqué, mais le connaissant, je ne peux pas le croire", a déclaré à Reuters Vincent Lavenu, directeur sportif de l'équipe AG2R.

Si Laurent Biondi était mis en examen, il serait automatiquement écarté de la formation AG2R, conformément à la charte signée par l'association des groupes sportifs français, qui stipule que tout coureur ou membre de l'encadrement impliqué dans une affaire de dopage doit être suspendu.

Dix-huit personnes ont déjà été mises en examen dans ce dossier, dont notamment l'ancien coureur professionnel Laurent Roux et son frère Fabien, soupçonnés d'être les instigateurs du trafic.

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