Samuel Pétrequin
SALLANCHES - Détenteur du record de victoires dans la Tour de France avec six succès à son actif, Lance Armstrong a souvent été la cible d'accusations de dopage.
La réussite de l'Américain, qui a vaincu le cancer avant de remporter la première de ses six Grandes Boucles en 1999, lui a apporté la gloire et la richesse. Mais son invulnérabilité sur les routes de France a également jeté un doute sur le caractère naturel de ses performances.
Avant de se lancer le 2 juillet prochain à la conquête de son 7e Tour de France, le dernier avant sa retraite, Armstrong, affirme qu'il se préoccupe moins de la rumeur.
« Ces choses-là n'ont pas d'effet sur ce que je fais sur le vélo et à côté du vélo», a-t-il déclaré dans un entretien avec l'Associated Press. «Il y aura toujours des gens qui veulent se faire de l'argent avec le succès des autres. Ca a toujours été le cas. »
L'an passé avant le Tour de France, l'ancien champion du monde avait vécu des semaines difficiles après la parution du livre « L.A. Confidential, les secrets de Lance Armstrong », de Pierre Ballester et David Walsh, qui l'accusait de se doper.
« Ce n'est pas le premier livre, ça ne sera pas le dernier », a ajouté Armstrong. «En le lisant, on peut voir le ridicule de nombreux aspects. Sur certains points, vous lisez et vous vous dites : « hummmmm ». Mais sur d'autres : 'Ah non, il n'a pas eu le cancer, tout ça a été fabriqué, blah, blah....'. De vraies conneries. Alors vous vous dites: 'Peut-on prendre ça au sérieux ?' La réponse est non. Et si vous vous vous penchez sur la partie scientifique du livre, qui fait les analyses ? Des gens qui ne distinguent pas la droite de la gauche. On connaît ces types-là, ils veulent une vendetta depuis des années. »
Au mois de mars, un ancien assistant d'Armstrong, Mike Anderson, a affirmé avoir découvert l'an passé un stéroïde interdit à son domicile. Armstrong a toujours affirmé qu'il ne se dopait pas, et répète souvent qu'il fait partie des athlètes les plus testés de la planète.
« Pendant ce temps-là, je continue à mener ma vie de philanthrope, de cycliste », a poursuivi le leader de l'équipe Discovery Channel. «Rien n'a changé. Un truc aussi simple qu'un bracelet jaune (NDLR : le bandeau de l'opération Livestrong, au profit de la fondation d'Armstrong contre le cancer), nous en avons vendus 50 millions. Si j'étais une si mauvaise personne, ça n'aurait pas un tel impact à travers le monde. Je peux donc être tranquille car je sais que la plupart des gens savent qui sent mauvais. Ca me rassure. »
Armstrong, qui estime que le goût de la société actuelle pour les nouvelles sensationnelles et les ragots expliquent en partie les accusations portées à son encontre, n'échangerait pas pour autant ses six victoires dans le Tour contre davantage de tranquillité.
« Si j'avais gagné un ou deux Tours avant de disparaître, tout ça ne se serait jamais produit », a-t-il ajouté. «Mais quand vous êtes constamment au sommet, la cible ne cesse de grossir. C'est plus facile de la viser. Il faut vivre avec ça. Ca fait partie du jeu. Pour moi, ce n'est pas marrant d'avoir une grosse cible sur le dos. Mais à choisir, entre avoir gagné une ou deux fois, puis avoir terminé troisième et cinquième avant de disparaître, je préfère gagner six ou sept fois et être une cible.»
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