LOS ANGELES (AFP) - L'Américain Lance Armstrong, septuple vainqueur du Tour de France cycliste, avec la complicité de la plupart des médias nationaux, a laissé entrevoir quelle serait sa riposte face aux accusations de dopage dont il fait l'objet depuis mardi.
Se sachant à l'abri de sanctions sportives, Armstrong se défend en tentant d'expliquer aux siens, prompts à le croire, que cette affaire n'est qu'un complot d'Européens, en général, et de Français, en particulier, jaloux.
À part un laconique communiqué de presse quelques heures après les révélations du quotidien français L'Equipe affirmant que des traces d'érythropoïétine (EPO) avaient été retrouvées dans des échantillons de l'Américain datant de 1999, Armstrong avait été silencieux.
Les médias américains étaient très peu bavards sur l'affaire qui explosait en Europe. Mercredi matin encore, les télévisions et les journaux se montraient peu loquaces. Tout le monde attendait que le héros sorte du bois.
Mercredi après-midi, le champion a fait une sortie en conviant quelques médias nationaux à une conférence téléphonique. Et cette fois, très bien relayé par les médias nationaux, il a montré quelle allait être sa défense.
Sa ligne de défense semble assez claire depuis son premier communiqué de presse évoquant "encore une fois, un journal européen (qui) rapporte que j'ai été contrôlé positif à des drogues favorisant la performance", ou une nouvelle "chasse aux sorcières."
L'Europe en général, et la France en particulier, lui en veut. Le Vieux Continent est jaloux du succès d'un "US Boy" dans l'un des sports dits "européens". Comme en témoigne le bandeau utilisé par la chaîne CNN en évoquant l'affaire : "Lance contre la France."
Le Texan sait qu'il n'a plus rien "à vendre" en Europe, où son image encore un peu plus ternie ne devrait pas gêner son après-carrière cycliste.
Armstrong, dont la carrière s'est achevée sur son septième succès consécutif sur les Champs-Elysées en juillet dernier, s'attache donc à rassurer ses compatriotes, qui en ont fait une icône depuis sa remission d'un cancer des testicules en 1996.
Et son passage à la très populaire émission de CNN "Larry King Live", jeudi soir, devrait reprendre le thème du complot européen, thème populaire outre-Atlantique.
Face à d'éventuelles sanctions sportives, Armstrong joue sur du velours.
"De dire que j'ai trompé les gens, c'est ridicule, explique le Texan. Je fais cela (les contrôles) depuis longtemps. On n'a pas seulement une année d'échantillons "B", on a sept ans d'échantillons "A" et "B". Ils ont tous été négatifs."
Effectivement, sans un deuxième échantillon capable de confirmer le premier, aucune sanction ne devrait être prise.
Quant aux poursuites juridiques ? "(Une action légale) coûterait un million et demi de dollars et une année de ma vie. J'ai de bien meilleures choses à faire avec un million et demi... et avec mon temps. Au bout du compte, c'est la question que je dois me poser", a souligné le Texan.
Et le sondage réalisé mardi par la chaîne de télévision sportive américaine ESPN indiquant que 72% des téléspectateurs ne croient pas à sa culpabilité devrait le rassurer et le convaincre à laisser cette affaire se ranger d'elle-même dans les rayons de l'histoire.
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