ÉDITORIAL |
Lance armstrong a remporté le Tour de France, cette année, comme il l'avait fait lors des six éditions précédentes. Un mois après cette victoire, alors que le coureur américain a annoncé sa retraite et qu'il s'adonne à la promenade en VTT avec son ami le président George W. Bush, des documents viennent mettre au jour des pratiques peu conformes à l'éthique sportive.
S'appuyant sur les résultats d'analyses du Laboratoire national antidopage de Châtenay-Malabry, recoupés par des documents officiels, le quotidien L'Equipe du mardi 23 août affirme que l'homme à l'éternel maillot jaune a menti.
Lors de la Grande Boucle de 1999, celle qui suivait l'"affaire Festina" et qui devait marquer le "renouveau" du cyclisme, Lance Armstrong a consommé de l'EPO. Des produits dopants ont été retrouvés dans les urines du Texan lors de six étapes de ce Tour qui l'a fait entrer dans la légende.
A l'époque Le Monde écrivait : "Sauf catastrophe, Lance Armstrong remportera cette année le Tour. Trois ans après avoir guéri d'un cancer (...), le coureur américain a survolé la Grande Boucle, ne donnant jamais l'impression de pouvoir être inquiété par ses adversaires. Cette supériorité suffirait-elle à jeter le doute sur sa performance et à faire soupçonner une pratique de dopage ? Pour l'heure, rien ne permet d'affirmer que Lance Armstrong a eu recours à des substances non autorisées. Certes il a utilisé, pour soigner une dermatite allergique, une pommade à base de glucocorticoïdes, mais l'on ne saurait ici parler de pratique illicite..." Dans la caravane comme chez les coureurs, ces réserves avaient été peu appréciées, et nos envoyés spéciaux sur l'épreuve devaient faire montre de patience face à un milieu prompt à se défendre. Armstrong lui-même affirmait, en juillet 1999, n'avoir rien à cacher et ne pas utiliser de produits type EPO. Il s'en prenait même violemment au "journalisme de ragots" qui, selon lui, tentait de le discréditer.
Informer, tel était notre rôle. Expliquer, au fil des années qui ont suivi ce premier sacre sur les Champs-Elysées, tous ces liens étranges qui existaient entre le coureur et un médecin italien condamné pour fraude sportive. Donner la parole à ses compatriotes, qui, comme Greg LeMond, émettaient des doutes sur la réalité de ses performances. Raconter les étranges histoires d'un ancien assistant ou d'une soigneuse évoquant des pratiques peu orthodoxes.
Aujourd'hui, des preuves du mensonge du recordman des victoires sont publiées. Celui qui se voulait le héros du Tour chute. Il n'est plus le champion extraordinaire que d'aucuns voulaient voir.
Dans le cyclisme, le dopage a existé et existe sans doute toujours. Des athlètes de haut niveau n'hésitent pas à chercher des substances qui leur permettent d'améliorer leurs performances. Il faut dénoncer inlassablement cette pratique, malgré ses complexités et l'inventivité des laboratoires. Parce que c'est une tricherie sportive et parce qu'elle a des effets désastreux sur la santé des sportifs.
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