Stéphane Mandard
L'affaire Armstrong a fait une première victime. Mais ce n'est pas forcément celle qu'on attendait. Mario Zorzoli, responsable du service santé de l'Union cycliste internationale (UCI), a été suspendu de ses fonctions, lundi 27 février. Le médecin est à l'origine des "fuites" qui ont permis au journal L'Equipe de révéler que le septuple vainqueur du Tour de France, Lance Armstrong, avait utilisé de l'érythropoïétine (EPO) lors de sa première victoire, en 1999.
Contacté par Le Monde, Mario Zorzoli, qui supervise depuis plusieurs années le suivi biologique des coureurs professionnels, n'a pas souhaité s'exprimer. "Le docteur Zorzoli a demandé lui-même à être suspendu jusqu'à ce que toute la lumière soit faite sur l'affaire", a déclaré à l'AFP une source interne à l'UCI.
Dans un communiqué adressé lundi 27 février, l'instance dirigeante du cyclisme mondial précise que les copies des formulaires de contrôle antidopage concernant le coureur américain établis lors du Tour 1999 et partiellement publiés par le quotidien sportif provenaient bien de l'UCI. En septembre 2005, le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), Richard Pound, avait déclaré que le président de l'UCI, Hein Verbruggen, était lui-même à l'origine de ces fuites. La fédération internationale avait alors répondu qu'elle n'avait remis la copie que d'"un seul document". À la suite d'une rencontre entre Richard Pound et Hein Verbruggen à Turin, lors des Jeux olympiques d'hiver, la fédération internationale a procédé à "une enquête interne" et découvert, "à sa grande déception", que les copies des procès-verbaux avaient été remises par ses services.
Le communiqué précise que "cette remise de documents a été faite dans la certitude que (L'Equipe) allait rédiger un article démontrant que M. Armstrong n'avait jamais demandé d'autorisation en vue de consommer le moindre médicament en rapport avec la maladie qu'il a surmontée".
L'UCI s'étonne que le laboratoire de Châtenay-Malabry n'ait pas "anonymisé" les résultats des recherches d'EPO pratiquées sur les échantillons de 1999.
Sur le fond de l'affaire, le communiqué précise que "l'UCI attend les résultats de l'enquête indépendante, concernant les accusations de dopage portées à l'encontre de M. Armstrong". Début octobre 2005, l'UCI avait désigné un "expert indépendant", l'avocat néerlandais Emile Vrijman, pour "mener une enquête complète sur tous les aspects des analyses effectuées par le laboratoire français sur les échantillons d'urine du Tour de France 1999".
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