Les vagues de l'enquête sur le réseau présumé de trafic, en Espagne, de produits dopants dans le cyclisme ont déjà touché le Tour de France. À la veille du prologue de la grande boucle, l'Allemand Jan Ullrich, l'Espagnol Oscar Sevilla et le directeur sportif Rudi Pevenage ont été suspendus par l'équipe T-Mobile, ainsi que l'Italien Ivan Basso et l'Espagnol Francesco Mancebo.
Stefan Wegmann, porte-parole de l'équipe allemande T-Mobile, a précisé que cette décision découlait du rapport de la justice et de la police espagnoles sur l'affaire de dopage qui ravage le cyclisme depuis plusieurs semaines. Vincent Lavenu, responsable de l'équipe AG2R, a confirmé l'éviction de Mancebo, quatrième du Tour 2005. Bjarne Riis, manager du groupe CSC, n'a pas encore officiellement réagi au sujet de son chef de file, Ivan Basso, deuxième du Tour l'an passé et vainqueur du récent Giro. "Concrètement, les directeurs sportifs vont prévenir leurs coureurs concernés", a annoncé Christian Prudhomme, directeur du Tour au cours d'une conférence de presse faisant le point sur la situation.
Le ministre des sports, Jean-François Lamour, estimait ce matin sur RTL, qu'il appartient à l'Union cycliste internationale (UCI) et aux organisateurs du Tour de France de dire si les coureurs mis en cause dans l'affaire du dopage espagnol doivent prendre ou non le départ samedi. "Les organisateurs et l'UCI prendront les bonnes décisions", a-t-il déclaré à la veille du début de la Grande Boucle à Strasbourg.
Jean-François Lamour a précisé que les documents espagnols sur un réseau de dopage étaient "en train d'arriver non pas au ministère des sports mais là où ils sont utiles", c'est-à-dire chez les organisateurs du Tour et à l'UCI. "Comme ces documents ont été expertisés, analysés (...) je pense que ce sera aux directeurs des équipes concernées de voir si oui on non les coureurs respectent la charte d'éthique qui est rédigée par ces équipes". "Et puis c'est à l'UCI de prendre ses responsabilités, avec les organisateurs du Tour : ces coureurs, si vraiment les éléments sont tangibles, n'ont pas à prendre le départ du Tour", a ajouté Jean-François Lamour.
Le ministre a insisté sur le fait que l'ensemble des intervenants devaient prendre leurs responsabilités pour qu'on ait "un Tour comme on l'aime, qui soit une grande fête et que les coureurs puissent s'exprimer mais à égalité".
Le ministre des sports espagnol, Jaime Lissavetsky, a annoncé qu'il enverrait aux instances sportives une copie de l'enquête sur un réseau présumé de trafic de produits dopants dans le cyclisme. Les noms de plus de 50 cyclistes professionnels figurent dans le rapport rédigé à la suite de perquisitions en série menées en mai par la Garde civile espagnole.
Avec AFP et Reuters
"Quinze à vingt personnes" écartées du Tour de France selon Hinault
"Quinze à vingt personnes" seraient écartées du Tour de France cycliste, après les révélations de la justice espagnole sur une affaire de dopage sanguin selon Bernard Hinault, qui répondait vendredi matin sur RTL aux questions de Marc-Olivier Fogiel. "Le dopage n'est pas généralisé [dans le cyclisme], et sur 400 ou 500 coureurs professionnels, il y en a 50 qui sont dans cette opération", estime l'ancien champion, qui travaille sur le Tour de France dans le domaine des relations publiques.
"J'attends qu'on fasse le ménage. Ces gens-là ne sont pas désirables dans le Tour de France, même les favoris, il n'y a pas de passe-droit", ajoute le quintuple vainqueur de la Grande Boucle.
"Il faut vraiment prendre des décisions une seule fois pour toutes. Si l'on a des soucis avec des coureurs qui ne sont pas clairs, il faut prendre le taureau par les cornes et faire ce qu'il faut. En 98, on a fait tout ce qu'il fallait mais il y a toujours eu des tricheurs. Là, la justice espagnole a travaillé comme ça s'est passé en Italie, en France. À partir du moment où tous les pays feront la même chose, on arrivera à assainir ce fléau", a encore dit Hinault.
"Si ces gens là ne sont plus là, ce sera un bienfait pour le cyclisme en général, pour le Tour de France, et je crois que le public va nous en être reconnaissant à la sortie", conclut Bernard Hinault.
(Avec AFP)
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