Sylvain Lamarre
L’annonce de la suspension à vie imposée à la cycliste Geneviève Jeanson, une ancienne porte-couleurs du Club Espoirs-Laval, a fait couler beaucoup d’encre la semaine dernière. La Lavalloise Joëlle Numainville n’est pas vraiment surprise de cette suspension pour contrôle positif à l’EPO.
« Ce n’est pas surprenant, car depuis 2001 que cette histoire la suit. Geneviève a toujours été au milieu de la controverse. Elle n’en est pas à ses premiers démêlés avec des histoires de dopage », a avoué l’ancienne Espoirs-Laval. « Il y a toujours eu des soupçons. Je pense qu’elle était mal entourée. On pointe souvent du doigt son entraîneur André Aubut », a-t-elle ajouté.
Numainville qui a quitté le Club Espoirs-Laval pour joindre les rangs d’une équipe professionnelle BIOVAIL (Toronto) est d’avis que l’affaire Jeanson entachera à nouveau son sport. Elle soutient que la situation de Geneviève Jeanson est un cas d’exception.
« Le dopage n’est pas un fléau en cyclisme féminin au Canada. Ce n’est pas dans nos mœurs. Les gens pensent que ce sont tous les cyclistes qui sont dopés. Ce n’est pas le cas ici. Dans mon entourage, personne ne se drogue. »
La jeune athlète de 18 ans est consciente que l’absence de Jeanson donnera une place de plus au sein de l’équipe canadienne. « Ça me donnera une place. Ça permettra à de nouvelles cyclistes québécoises et canadiennes de se mettre en évidence. »
Pour sa part, la championne canadienne junior en titre (course sur route et contre-la-montre) n’a jamais eu l’idée de prendre des produits dopants. « Ça ne m’a jamais effleuré l’esprit de prendre de la drogue. Dans mon entourage, ce n’est pas populaire », a-t-elle insisté.
Jeanson nie toujours
Celle qui a mis un terme à sa carrière a l’intention de laver sa réputation au cours d’une bataille juridique et scientifique qui se profile. Elle conteste la validité du test et nie toujours avoir pris de l’EPO.
Selon un quotidien montréalais, l’avocat de Jeanson (Jean-Pierre Bertrand) soutient que son athlète a des paramètres physiologiques hors normes qui auraient faussé les données. Me Bertrand fera valoir ces arguments au printemps devant l’Americain Arbitration Association, un comité arbitral indépendant.
Numainville ne croit pas la version de Jeanson. « Elle a échoué quelques tests dans le passé. » Elle n’est toutefois pas étonnée qu’elle persiste à clamer son innocence. « C’est dommage, car elle était une très bonne athlète. Je ne pense pas qu’elle avait besoin de cela pour gagner. Elle pouvait compter sur son talent naturel. »
Enfin, la Lavalloise croit que la sentence n’est pas trop sévère. « Elle a eu ses chances. Elle n’a pas semblé prendre les avertissements aux sérieux. »
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