24 janvier 2006
C'est dommage qu'elle ait été influencée par des gens qui semblent avoir gâché sa vie.
Brigitte McCann
C'est ainsi que Steve Bauer, le plus grand champion canadien de cyclisme, a réagi, en fin de semaine, à la suspension à vie imposée à Geneviève Jeanson.
Il s'explique ainsi ce terrible gâchis : la double championne du monde junior en 1999 était sous l'emprise malsaine de son entourage, qui allait jusqu'à lui permettre ou lui refuser un simple cornet de crème glacée, selon lui.
« Je ne crois pas qu'elle ait jamais vraiment décidé pour elle-même », déplore Steve Bauer, sincèrement attristé par toute l'affaire.
« Est-elle dans le tort ? Peut-être. Est-elle assez vieille pour comprendre ce qui se passe ? Oui.
« Mais elle a commencé à un jeune âge avec un entourage qui lui disait tout le temps : Fait ci, fait ça. Le contrôle total. »
Le cycliste est le dernier Canadien a avoir enfilé le célèbre maillot jaune du Tour de France, qu'il a disputé dix fois. Il est arrivé quatrième en 1988 et a porté le maillot jaune pendant 10 jours en 1990.
Des exploits qui lui ont valu une place bien méritée au Panthéon du sport du Canada, en 2005.
Mais même durant ses années d'entraînement les plus rigoureuses, le champion n'a jamais eu affaire à un coaching aussi autoritaire que celui imposé à Jeanson.
Encore le dopage !
La dernière fois que Steve Bauer s'est adressé aux médias québécois, c'était pour défendre son ami Lance Armstrong, aux prises avec des allégations de dopage, en août dernier.
Son discours est autre dans le cas de Geneviève Jeanson. Il ne croit pas que la cycliste de 24 ans soit blanche comme neige. Il ne la croit pas lorsqu'elle affirme être une fausse positive naturelle, une «personne spéciale». Selon lui, si c'était le cas, elle se serait empressée d'invalider les tests lui imputant des taux incriminants d'hématocrite dans le sang aux Championnats du monde de Hamilton en 2003.
« Ça aurait été facile de passer des tests sanguins pour prouver ses dires. Mais elle ne l'a jamais fait », souligne Bauer.
Tests plus nombreux
Conscient de l'impact négatif d'une telle histoire aux yeux du public, le champion canadien a tenu à faire une mise au point.
Le public ne doit pas croire que les cyclistes sont plus dopés que les autres. Ils sont simplement soumis à des tests antidopage plus perfectionnés et plus fréquents.
« Si les autres sports testaient leurs athlètes autant que le cyclisme, les cas de dopage y seraient aussi nombreux », affirme-t-il, faisant un parallèle avec le hockey. Si on appliquait les standards du cyclisme à la LNH, on devrait tester trois joueurs à chacune des parties. « On verrait qu'ils prennent autre chose que du Sudafed », dit-il.
Toutefois, les tests antidopage demeurent nécessaires, selon lui, et ce, même si la dope est partout.
« Si on ne teste plus et qu'on laisse les choses aller, de jeunes athlètes plus ou moins talentueux vont essayer de percer chez les pros (en prenant de la dope). Et je ne pense pas que ce soit bon pour la santé de personne. »
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