26 janvier 2006

Catherine Marsal, coéquipière de Geneviève Jeanson en 2003,
souhaite la suspension à vie de l'entraîneur

Une ex-coéquipière de Geneviève Jeanson au sein de l'équipe cycliste RONA affirme que si la jeune femme est suspendue à vie, son entraîneur André Aubut doit l'être également.

Des articles de Martin Smith

Catherine Marsal, quadruple championne du monde et actuelle directrice sportive de l'équipe cycliste italienne Nobili-Rubinetterie, n'y est pas allée avec le dos de la cuillère dans une entrevue accordée à Marie-José Turcotte, lors de l'émission Matin Express d'hier, sur les ondes de Radio-Canada.

« Dans le cyclisme féminin, il y a des prédateurs sportifs qui font rêver les athlètes avec des médailles », a dit le Française, qui a porté le maillot RONA en 2003.

« André Aubut essayait de tout contrôler. Geneviève n'était jamais seule avec nous, ses coéquipières. Elle a été entraînée dans l'engrenage de la dépendance. »

Ayant elle-même vécu une expérience d'ascendant psychologique néfaste en fin de carrière, Marsal avait accepté de se joindre à l'équipe RONA « afin de prendre Geneviève sous mon aile », a-t-elle expliqué.

« Je voulais la prévenir des dangers qui guettent une jeune athlète, a-t-elle ajouté. Malheureusement, c'était difficile de l'atteindre car André Aubut s'interposait tout le temps. »

Hurlements
Plusieurs journalistes du Québec peuvent témoigner du fait que le controversé entraîneur n'était pas reconnu pour sa diplomatie. Il pouvait être très brusque, selon Marsal.

« On entendait souvent des propos brutaux, des hurlements dans nos oreillettes de course, a-t-elle raconté. Pour nous, c'était dur à vivre, mais Geneviève, elle, vivait un véritable drame si la radio tombait en panne. Elle était complètement dépendante d'Aubut pour ses décisions de course. »

Marsal a décidé de faire entendre sa voix pour éviter que des histoires du genre ne se produisent de nouveau dans le cyclisme féminin.

« Moi, si j'étais un parent, je n'aurais jamais laissé partir ma fille de 17 ans avec une personne de 40 ans en Arizona pour un camp d'entraînement de six mois, a-t-elle dit. Il faut réagir. Ce cas nous fournit un exemple de relation à éviter dans le sport. »

Marsal est convaincue de la justesse de sa démarche quand elle prétend qu'Aubut devrait subir le même sort que Jeanson si sa suspension à vie est maintenue par le Tribunal arbitral du sport.

« Une personne ne peut pas se cacher éternellement derrière une autre, explique-t-elle. Sans suspension, il pourrait réapparaître d'ici à deux ans avec une autre athlète. Il faut éviter que ça se reproduise et qu'on assiste à un autre gros gâchis ».

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