20 janvier 2006
Un père solidaire
Le 28 mai, Yves Jeanson était posté au sommet de la voie Camilien-Houde pour accueillir sa fille Geneviève, qui venait de triompher avec une quatrième victoire à la Coupe du monde du mont Royal. Maintenant convaincue de dopage à l'EP0 et passible d'une suspension à vie, Jeanson profite toujours de l'appui indéfectible de son père.
Ébranlé par le drame affligeant sa fille, M. Jeanson se dit prêt à l'accompagner dans la bataille juridique et scientifique qui se profile. « On a décanté tout ça et on est prêts à affronter tout ce qu'il sera nécessaire d'affronter. On est solidaires de Geneviève. C'est un faux test positif et elle est encadrée par des experts pour le prouver », a déclaré M. Jeanson, hier matin, sur la station Franc-Parler-Sport Plus, sur XM Radio Satellite (172).
M. Jeanson soutient que sa fille « n'a jamais touché à de l'EPO de sa vie ». Le test pour détecter l'érythropoïétine (EPO) n'est pas infaillible, soutient-il. Les audiences devant l'American Arbitration Association (AAA), prévues au printemps, seront l'occasion pour les avocats de Jeanson de faire valoir ce point.
« Il y a toujours un risque dans ces affaires-là, a reconnu M. Jeanson. Mais à un moment donné, il y a des études scientifiques qui vont venir prouver un certain point. Ce sont des batailles idéologiques sur certains concepts moléculaires. C'est très sophistiqué. On peut peut-être penser que c'est une science fausse. (...) Il y a des tests scientifiques qui sont faux pour différentes raisons. C'est une bataille d'idées. C'est une bataille entre scientifiques. »
Geneviève Jeanson n'avait jamais échoué à un test antidopage avant celui du 25 juillet en Pennsylvanie. Elle n'en avait pas moins déjà été mêlée à trois histoires brumeuses.
D'abord, elle a été la patiente de l'orthopédiste Maurice Duquette, qui a admis lui avoir administré de l'EPO avant de se dédire. Ensuite, en octobre 2003, elle a été exclue des Championnats du monde sur route de Hamilton en raison d'un taux d'hématocrite trop élevé. Enfin, en avril 2004, elle a omis de se présenter à un contrôle antidopage après une course en Belgique. Elle s'en est sortie avec un simple avertissement... et une première tache à son dossier qui vient aujourd'hui la hanter.
« De toute façon, dans l'affaire Duquette, c'est une cycliste anonyme (qui a dénoncé le docteur). Je ne comprends pas que quelqu'un qui va faire une plainte reste anonyme. J'ai de la misère à comprendre ça », a réagi M. Jeanson au sujet de ce dossier toujours pendant devant le comité de discipline du Collège des médecins.
Par ailleurs, nombreux sont ceux qui pointent du doigt l'entourage de Geneviève Jeanson, en particulier André Aubut, son entraîneur de toujours. À ce sujet, M. Jeanson dit vouer une confiance « absolue » à Aubut.
En conclusion de l'entretien de sept minutes, l'animateur Charles-André Marchand a demandé à M. Jeanson si une exonération pourrait annuler les plans de retraite de sa fille.
« Pour le moment, je ne le sais pas. Mais dans les circonstances actuelles, avec tout ce qu'elle a subi depuis qu'elle est jeune, qu'elle fait du vélo, qu'elle se bat, qu'elle fait des performances... Avant de reprendre tout cet entraînement, toute cette détermination, elle va peut-être être hésitante », a conclu M. Jeanson, précisant que sa fille songeait à se lancer dans le commerce en Arizona, son lieu de résidence.
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