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20 janvier 2006


photo : archives La Presse

Pas de regrets pour RONA

RONA trouve « malheureux » la condamnation pour dopage de Geneviève Jeanson, mais le géant de la quincaillerie n'a pas l'intention d'entreprendre de démarches pour obtenir réparation auprès de l'athlète dont il a été le commanditaire pendant cinq ans.

Une poursuite est-elle envisageable ? « C'est une question très hypothétique », a d'abord réagi Sylvain Morissette, directeur des communications et des relations publiques de RONA. « Dans les circonstances, je ne vois absolument pas l'intérêt de faire ça. Le fait est qu'on n'a pas d'association avec elle. Durant notre association, tout a toujours été très clair. On avait des communications franches et ouvertes. Les termes de l'entente ont toujours été respectés de chaque côté. »

L'association entre RONA et Jeanson remonte un peu avant les Jeux olympiques de Sydney, en 2000. Cette incursion dans la commandite sportive était nouvelle pour le quincaillier. L'année suivante, RONA, avec d'autres partenaires, a mis sur pied une équipe professionnelle articulée autour de Jeanson et dirigée par André Aubut. Souhaitant réorienter sa commandite, RONA n'a pas renouvelé son soutien à l'équipe en 2005, mais a néanmoins continué à commanditer Jeanson sur une base personnelle.

Malgré les quelques histoires louches ayant éclaboussé Jeanson au fil des ans, RONA l'a toujours soutenue, à commencer par le président et chef de la direction, Robert Dutton. Lorsqu'elle a révélé son histoire à La Presse, mercredi, Jeanson cherchait d'ailleurs à entrer en contact avec M. Dutton.

Comment réagit RONA à l'annonce du contrôle positif ? « C'est malheureux », s'est limité à dire M. Morissette.

Des regrets ? « Toutes les actions que l'entreprise a réalisé au cours des dernières années, ce sont des expériences nous ayant permis d'évoluer et de tâter le pouls de la commandite sportive. Ça a donné de l'énergie a une organisation comme la nôtre dans la poursuite de son engagement envers les athlètes amateurs à travers le pays. »

Le contrat liant RONA à Jeanson a pris fin l'an dernier. Contenait-il une clause d'annulation en cas de test de dopage positif ? « Absolument », a répondu M. Morissette.

Une telle clause est généralement automatique dans les contrats liant des athlètes amateurs à des entreprises, indique Jean Gosselin, vice-président marketing sportif à la firme de relations publiques National.

« Au début, on appelait ça la clause Ben Johnson, a-t-il mentionné. D'après mon expérience, cette clause englobe maintenant des questions plus larges de comportement général. » Ainsi, des comportements racistes, sexistes ou qui vont à l'encontre de l'image d'un produit ou d'une entreprise pourraient mettre fin à un contrat. Certaines ententes empêchent aussi tout engagement politique d'un athlète.

Dans des courriels reçus hier, certains athlètes se sont inquiétés de l'impact négatif du contrôle positif de Jeanson dans leur recherche de commanditaires.

« C'est certain que ce n'est pas bon pour l'image du sport, mais les entreprises sont capables de faire la distinction entre les athlètes sur une base individuelle », estime cependant Erik de Pokomandy, agent des cyclistes Lyne Bessette et Charles Dionne.

Pour sa part, le directeur général de la Fédération québécoise des sports cyclistes, Louis Barbeau, tient à rappeler que Jeanson est « un cas isolé ».

« Plusieurs athlètes - comme Charles Dionne, Marie-Hélène Prémont ou Lyne Bessette - ont obtenu de très bons résultats au niveau international et ils n'ont jamais rien eu. La croyance que les cyclistes prennent tous quelque chose est totalement fausse », a insisté Barbeau, hier.


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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