8 mai 2006
8 mai 2006
Marc-André Lebeau ressuscite Bicycles Quilicot
Le commerce avait cessé après 90 ans d'activité rue Saint-Denis
Marc-André Lebeau, 28 ans, un ex-champion cycliste canadien chez les juniors, vient de redonner une deuxième vie à Bicycles Quilicot, une institution montréalaise qui avait cessé ses activités l'automne dernier après 90 ans d'existence.
« C'est incroyable de voir la réaction des amateurs de vélos. Ils me disent spontanément que j'ai ressuscité Bicycles Quilicot. Ça fait plaisir à entendre », confie avec étonnement le nouveau propriétaire, qui a déjà couru pour Espoirs Laval chez les juniors.
La boutique de vélos qui était située rue Saint-Denis, jusqu'en septembre 2005, a été relocalisée en mars dernier dans le quartier Rosemont, rue Masson, où se trouvait jusque-là un magasin de livres usagés.
Deux mois après son ouverture, la boutique a vendu 250 vélos, et le nombre d'employés est passé de trois à 11. La majorité des employés et mécanos ont moins de 30 ans.
« On connaît un très gros succès d'ouverture, et c'est attribuable à l'enthousiasme de mes employés, qui croient à l'aventure, mais il ne faut surtout pas croire que tout sera facile. La concurrence est forte dans ce secteur d'activités », souligne Marc-André Lebeau.
Il s'attend à ce que le chiffre d'affaires atteigne les 700 000 $ en 2006. « On va peut-être faire des travaux d'agrandissement pour trouver plus d'espace », ajoute-t-il.
Relève
L'histoire entourant la relance du commerce de vélos n'est pas banale.
En septembre 2005, André Létourneau, qui était propriétaire de Bicycles Quilicot, avait dit souhaiter qu'un « jeune entrepreneur enthousiaste » prenne la relève.
En novembre, Marc-André Lebeau avait en poche une entente lui permettant d'acheter les inventaires et d'installer la bannière Quilicot sur sa nouvelle bâtisse.
« C'est après avoir lu le reportage sur la fermeture de Quilicot, dans Le Journal de Montréal, que j'ai communiqué avec M. Létourneau, qui m'a tout de suite fait confiance », raconte-t-il.
Il faut rappeler que la fermeture de Bicycles Quilicot avait suscité beaucoup de réactions auprès de la clientèle, qui déplorait la fin de cette institution montréalaise.
Yvon Laprade
Marc-André Lebeau a eu l'appui de ses amis, de sa famille, et il s'est tourné vers la Banque de développement du Canada (BDC) pour le financement.
« La relance de Bicycles Quilicot, c'est un travail d'équipe. Je suis très bien entouré », explique-t-il.
Il a eu l'aide de son frère soudeur, de son père, qui s'est transformé en peintre, et de sa mère, qui passe beaucoup de temps à la boutique.
Mais c'est son oncle, qui est aussi son mentor, qui lui a donné la poussée dans le dos pour le financement.
« C'est lui qui m'a organisé un rendez-vous avec les gens de la BDC. Il m'a incité à bouger vite », souligne Marc-André Lebeau, l'unique actionnaire de la boutique de vélos.
Mais une fois le financement obtenu, il fallait déterminer où Bicycles Quilicot allait élire domicile.
« On a en visité des locaux avant de prendre une décision. Et quand on a trouvé, il nous restait un mois et demi avant l'ouverture.
« On s'est alors engagés dans une course contre la montre. On a bien dû travailler sept jours sur sept, 15 heures par jour. On a tout fait nous-mêmes pour réduire les coûts de démarrage », mentionne le jeune entrepreneur.
Il ne veut toutefois pas tomber dans le piège et passer tout son temps à la boutique.
« Je veux continuer à rouler, à faire du vélo. C'est de cette façon que je vais trouver mon équilibre », conclut-il.
• En 1987, l'ex-propriétaire André Létourneau, avait payé 180 000 $ pour les droits d'utiliser le nom de Bicycles (Louis) Quilicot.
• Pro-Cycle, de Saint-Georges-deBeauce, demeure le fournisseur de Bicycles Quilicot.
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