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29 mai 2006

Ottawa n’accorde pas de protection pour les fabricants québécois de vélos

Malgré une recommandation contraire du Tribunal canadien du commerce extérieur (TCCE) et les pressions de l'industrie, le gouvernement fédéral a annoncé, lundi, qu'il n'imposera pas de restrictions commerciales sur les importations de bicyclettes.

La décision était attendue depuis des mois par les fabricants de vélo, surtout basés au Québec. Le gouvernement prend aussi la même décision pour l'industrie des barbecues.

« Nous avons pris la décision de ne pas avoir recours à des tarifs protecteurs temporaires parce qu'ils ne constitueraient pas une solution concurrentielle à long terme », a déclaré le ministre des Finances, Jim Flaherty, rapporte la Presse Canadienne.

En septembre 2005, après une enquête, le TCCC concluait que les importations de bicyclettes bon marché causaient un dommage grave à l'industrie du vélo, menaçant même sa survie.

Les importations proviennent surtout de la Chine et de Taiwan, mais aussi du Vietnam, de la Malaisie et de l'Indonésie, des pays où la production des vélos se fait à des coûts si bas que l'industrie canadienne n'arrive pas à être concurrentielle.

Le tribunal recommandait au gouvernement d'imposer des pénalités pendant trois ans sur les vélos de moins de 400$.

Il ne reste plus qu'une poignée de fabricants de bicyclettes au Québec, dont l'usine Raleigh, située à Waterloo, et celle du Groupe Procycle, à St-Georges de Beauce. Cette dernière est située dans le comté du ministre de l'Industrie, Maxime Bernier qui défendait la décision du gouvernement, lundi.

La surtaxe aurait eu pour effet d'augmenter le prix de détail des bicyclettes à bon marché, a fait valoir le ministre Bernier à sa sortie des Communes. « C'est une décision juste pour les Canadiens », a-t-il ajouté.

Le président du Groupe Procycle, Raymond Dutil, se disait déçu de la décision. « On n'a pas un gouvernement interventionniste », a commenté en entrevue le chef de l'entreprise beauceronne, qui avait déjà entrepris une réorientation, au cours des dernières années, pour faire face à la nouvelle réalité.

Dans l'entreprise, les changements s'étaient traduits par des réductions d'emplois. De 250 travailleurs, il y a trois ans, Procycle n'en compte plus que 75 cette année.

Et la récente décision aura encore des effets importants sur les emplois. «Il y a du monde qu'on ne rappellera pas et qu'on aurait dû rappeler à l'automne, si (la décision) avait passé», a expliqué M. Dutil, évitant de se montrer trop critique de son député.

Le directeur québécois du syndicat des Métallos, Michel Arsenault, lui, ne mâchait pas ses mots.

« On avait une chance en or de relancer l'industrie et lui permettre de s'adapter, mais le gouvernement de M. Bernier tire dans notre canot », a lâché le chef syndical, dont l'organisation représente les employés de Procycle.


page mise en ligne par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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