30 juin 2006
Si vous croyez que le ministère des Transports, c'est seulement le ministère du motorisé, il y a un fonctionnaire qui pourrait vous faire changer d'idée. I1 y a quelques semaines, Marc Panneton a pris congé de ses fonctions de coordonnateur du vélo au MTQ pour aller faire une boucle sur la Route verte : Québec-Magog-Montréal-Trois-Rivières-Québec : 835 km en huit jours, calepin en main pour noter les choses à corriger, comme la signalisation.
« Je n'ai pas trouvé grand'chose, révèle-t-il. Ici et là, les petits manques se voient surtout aux transitions entre deux régions. Je fais rapport aux partenaires, mais j'ai peu à leur dire. »
Néanmoins, ce n'est pas pour aller travailler que l'agent de recherche Panneton s'est absenté de son bureau pendant neuf jours ouvrables. Il a simplement voulu prendre des vacances parfaitement à son goût et repartir à l'assaut de cette Route verte dont il est un complice gouvernemental depuis la toute première heure.
C'est d'ailleurs la Route verte qui a ramené ce « pédaleux » de longue date sur son vélo, qui lui a redonné le goût des grandes virées et des voyages sur deux roues.
« Les randonnées en groupe ne m'attirent pas tellement, avoue ce rouleur, c'est-à-dire un cycliste qui aime pédaler énergiquement sur de longues distances. J'aime voyager en solitaire, ma tente, mes p'tites affaires. Depuis quelques années, j'avais quelque peu délaissé la bicyclette, mais grâce à la Route verte, j'ai repris goût au tourisme à vélo. Là, on l'a, l'infrastructure pour s'offrir de vraies vacances sur deux roues. »
L'an dernier, Marc a parcouru l'axe Québec-Rimouski, où la Route verte porte le numéro 1. «C'était très bien, sauf pour les bouts qui n'étaient pas terminés et le manque de signalisation pour les services. À Montmagny, par exemple, les partenaires ont fait de beaux efforts et prévu un contournement pour éviter aux cyclistes d'aller s'embêter dans les rues de la ville. Ils ont tellement bien fait qu'on passait sans savoir où trouver un dépanneur, un atelier de vélo ou un hébergement. Je leur ai suggéré d'indiquer ces services aux cyclistes; de toute façon, c'est bon aussi pour le commerce. »
Sur la Route verte de ses vacances 2006, Marc Panneton a pu apprécier deux types de parcours. « L'axe Québec-Magog-Montréal, c'est 90% de pistes cyclables contre 10% sur route, tandis que Montréal-Québec, c'est l'inverse: 90 % sur route et 10% sur pistes.» Dans cette grande boucle, il y a peu de côtes, à l'exception bien sûr de la section qui va de Lennoxville au parc national du Mont-Orford; là, le grimpeur s'en donne à coeur joie.
«J'ai aimé ces deux axes, assure Marc. Les grandes distances sur route entre Montréal et Québec convenaient bien à mon tempérament de rouleur. Il faut dire que la 40 (l'autoroute Félix-Leclerc) draine la circulation, alors la route 138 - le Chemin du Roy - est peu occupée. Mais la Route verte s'écarte parfois de la 138, où elle occupe l'accotement, pour investir des petits rangs champêtres et bucoliques. Je pense en particulier à l'avenue Royale, à Louiseville. Hors des routes secondaires, les petits rangs en parallèle cachent souvent des décors et des paysages inattendus. Tout l'axe Montréal-Québec est vraiment magnifique, sauf pour un bout qui n'est pas encore aménagé à l'ouest de Berthier. »
Malgré les longs droits qu'on observe sur les cartes du guide de la Route verte dans Chaudières-Appalaches et le Centre-du-Québec, la platitude n'est pas au rendez-vous. L'an dernier, le patron de Vélo Québec Association, Jean-François Pronovost, a roulé entre Richmond et Lyster (à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Québec) en compagnie de sa fille de 8 ans. Ils ont séjourné dans des gîtes du passant et ont été enchantés de l'expérience.
Le fonctionnaire cycliste observe essentiellement deux clientèles sur la Route verte: les rouleurs comme lui, qui peuvent se donner à fond dans les sections sur routes, et les sorteux du dimanche -groupes d'amis, familles, contemplatifs - qui se plaisent dans les pistes cyclables. Ce sont, par ailleurs, ces aménagements qui sont les plus fréquentés.
« La Véloroute des Bleuets, explique Marc, en est un bel exemple. Au départ, ce circuit comptait une majorité de sections sur routes, en accotement. Mais les responsables ont observé que l'achalandage était bien plus important dans les pistes cyclables, alors progressivement, ils en rajoutent. »
En revanche, d'autres régions ont un caractère bien défini. « La Gaspésie à vélo, c'est une randonnée mythique sur le bord de la 132, et elle est faite pour les rouleurs. Mais là, loin des grands centres, il y a moins de circulation automobile. »
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