8 juillet 2006
Montréal, angle des rues Rachel et de Brébeuf. Nous sommes au kilomètre zéro de la Route verte. Au propre comme au figuré, puisque c'est ici, à la Maison des cyclistes, que s'élabore depuis une longue décennie le projet d'une toile cyclable à la dimension du Québec.
Aujourd'hui, je me dirige vers Dorion : cap ouest, donc. Je connais bien le paysage, mais je m'y attaque cette fois armé de la quatrième édition du guide de la Route verte (RV). Cet outil est indispensable pour s'y retrouver et dénicher les transitions, car sur le terrain, cela n'est pas toujours évident.
D'abord la traversée du parc LaFontaine, rue Cherrier à droite, puis la descente, rue Berri. On circule dans l'une des sections les plus fréquentées de la RV n° 1. Jusqu'au Vieux-Port, tout est dans l'état original. En cherchant en vain la signalisation de la RV n° 5, plutôt que de rouler dans la foule qui va à pied le long des quais, j'essaie de rouler sur les pavés de la rue de la Commune. Petite sensation de Paris-Roubaix, rien de bon. Le Vieux-Port est tellement compliqué pour la bicyclette que Vélo Québec se demande encore par où passer précisément ! Jusqu'au-delà du Vieux, aucune signalisation ne tombe sous mon regard, idem pour l'embranchement vers la piste du canal de Lachine: il faut vraiment savoir où on va. Je n'enverrais pas de visiteurs y pédaler !
Rester en un morceau
Le guide de la Route verte est clair : il faut rouler jusqu'au marché Atwater, puis prendre à gauche pour atteindre la piste cyclable des Berges. En face du
marché Atwater, je prends la piste existante que je connais depuis longtemps. Un cycliste qui n'est pas familier avec ce labyrinthe n'a aucune chance de s'y
retrouver, car la signalisation de la RV est inexistante alors que la signalisation originale est très relâchée, pour ne pas dire à l'abandon. Angle Wellington et Henri-Duhamel, le slalom qu'on impose aux cyclistes (à l'intersection, la piste passe du côté gauche au droit de la rue) reste toujours aussi problématique, et il faut se fier au bon vouloir des automobilistes pour rester en un morceau.
Quelques panonceaux de la RV apparaissent sur la piste des Berges. On entreprend de rouler le long du fleuve, et la vue sur les rapides de Lachine est imprenable. Pour transiter efficacement vers l'ouest de l'Île, mieux vaut aller tout droit en face du marché Atwater et continuer jusqu'au bout, sur la piste du canal de Lachine.
À Lachine, je reprends la route familière et agréable du boulevard Saint-Joseph. À Dorval, vers l'amorce du chemin du Bord-du-Lac, une signalisation cycliste locale nous invite à tourner dans les quartiers résidentiels. Aucune signalisation pour rassurer le cycliste sur sa RV... Je continue donc tout droit. Malgré le double trait rouge de la carte qui annonce la RV « sur route asphaltée », rien ne nous dit qu'on est sur la bonne voie. Pauvres touristes !
Ambiance routière plus calme
La traversée de Pointe-Claire se fait sur une section que l'on dit « non aménagée », mais je ne vois pas la différence avec ce qui précède.
En revanche, l'ambiance routière est plus calme. En longeant les écluses de Sainte-Anne-deBellevue, on passe derrière les terrasses des cafés. Invitant, mais il faut consommer, sinon on n'est pas très welcome.
Traversée du pont vers l'ÎlePerrot. Désolante banlieue de la région métropolitaine. J'ai toujours roulé sur la 20 pour gagner Dorion. Cette fois, je suis les indications du guide : boulevard Perrot, 3e Avenue, Saint-Pierre (rien pour signaler cette rue), boulevard Grand, qui est parallèle à la 20 jusqu'au bout de l'Île. Traversée de Pincourt. On peut dire que les deux villages rivalisent de laideur. La 5e Avenue, dans le prolongement du boulevard Grand, est une franche horreur : on dirait le boulevard Taschereau après un tsunami. L'accès au pont de la 20 m'amène sur le bon côté de la traversée (naguère, en traversant l'Île par la 20, j'accédais toujours au mauvais trottoir du pont, dès lors il était impossible de changer de côté en raison du flot intense de la circulation automobile).
J'arrive à Dorion pour tomber directement sur le trottoir. Subitement, c'est le fond de la poubelle; on sent ici que les autorités municipales n'ont jamais entendu parler de ce bizarre véhicule écologique qu'on appelle bicyclette. Vaudreuil-Dorion, je regrette de le dire, n'a rien de coquet. Fast-food et tuyaux d'échappement. Le boulevard Harwood bat en pollution sonore et d'échappement son équivalent de l'Ile-Perrot !
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