8 juillet 2006
Dans la région de la capitale fédérale, la Route verte commence au port de plaisance d'Aylmer et traverse Gatineau sur près de 30km en longeant la rivière des Outaouais, avec la belle ville d'Ottawa en fond de scène. Pour avoir déjà roulé dans ce secteur, je crois que cette piste cyclable, notamment le Sentier des Voyageurs, est l'une des plus belles qu'il m'ait été donné de voir. Une splendeur.
En cours de route, si vous croisez une fusée, cela pourrait être Bruno Girard qui passe en patins à roulettes. Pour le suivre ou le doubler, vous devrez mettre toute la gomme, parce qu'il patine à une vitesse approchant les 30km/h !
Bruno et sa compagne Francine Martin tiennent à Gatineau un sympathique gîte du passant au 55, boulevard Alexandre-Taché, bien nommé le « 55 Taché». Leur établissement est coté «Bienvenue cyclistes» et répond à certaines exigences de Vélo Québec : un endroit où remiser son vélo, des outils pour faire quelques réparations mineures et un petit-déjeuner qui répond aux besoins de celui ou celle qui va rouler à bicyclette pour le reste de la journée.
Qui plus est, le 55 Taché est à un jet de pierre du quartier où se trouvent les petits restos et les terrasses du Vieux-Hull. C'est là que j'ai trouvé, rue Wellington, l'atelier Cyclo sportif G.M. Bertrand pour une petite réparation d'urgence. J'y étais allé il y a quelques années et c'était ce même mécano d'origine laotienne, Toun, qui m'avait déjà redonné le sourire.
Certaines voies de Gatineau sont présentées dans le guide de la Route verte comme non aménagées, mais elles équivalent de petits rangs sympathiques. Je pense à la rue Notre-Dame, parallèle au boulevard Maloney, jusqu'à l'avenue du Cheval-Blanc.
Au-delà de ce point, la Route verte n°1 s'accote littéralement sur la route 148. Près de 90 km à se faire brasser le toupet par les poids lourds pressés et par les automobilistes qui roulent à toute vitesse. La raison de ce désagrément est fort simple : il n'existe pas d'autre route pour drainer la circulation, l'autoroute 50 demeurant toujours à l'état de promesse. Quand elle sera complétée, ce bout de Route verte deviendra beaucoup plus agréable.
Au milieu du désert, pourtant, une oasis se présente: le parc national de Plaisance, dernier-né au tableau de la SÉPAQ (Société des établissements de plein air du Québec). Poumon de Thurso-Papineauville sur une vingtaine de kilomètres linéaires, ce royaume des milieux humides n'offre pour l'instant que cinq kilomètres de sentier à pédaler.
Le retour à la 148 n'en est que plus pénible.
Au pays du velo
À un moment, si un copain s'était arrêté avec sa voiture sur le bord de la route et m'avait offert d'embarquer, je n'aurais pas hésité un instant tellement ce trajet était long et épuisant...
Qu'importe, c'est à partir de Grenville que la Route verte se transforme de nouveau. Subitement, on revient au pays du vélo et aux enseignes de la Route verte. À l'entrée de la petite ville, j'ai bien fait de résister à la tentation de m'offrir une pizza accompagnée d'une bière froide, car je n'aurais jamais pu ensuite me taper les l0 km sur terre battue du rang de la 2e Concession. Tranquille, bucolique, mais pas facile à parcourir : dans les cailloux, chaque kilomètre en vaut trois.
Mais ensuite, à Cushing, on s'engage dans une piste cyclable toute neuve -la Route verte d'Argenteuil commence au bout du camping local. On est en contrebas de la route 344, mais on n'entend tout simplement pas les bruits de la route ! On traverse plutôt, sur 7km, un milieu humide et une île tranquille à laquelle on accède par une toute nouvelle passerelle suspendue, la passerelle Desjardins d'Argenteuil. À voir la fréquentation de cette piste -les usagers sont nombreux, même si on est en semaine-, on ne doute pas que les municipalités qui investissent dans la Route verte en tireront des bénéfices importants et durables.
Ici, les gens chuchotent que la MRC d'Argenteuil étudie la possibilité de prolonger la piste cyclable jusqu'à Grenville. Ça va nous donner le goût de revenir voir, un jour...
En poursuivant vers l'est, l'accotement de la route 344 est plutôt plaisant. On dépasse Carillon, son barrage hydroélectrique et son parc. Une trentaine de kilomètres et on dévale la célèbre côte Saint-Michel pour se retrouver dans le parc d'Oka, puis sur la piste la Vagabonde et, bientôt, à Laval-sur-le-Lac.
Pour ceux qui voudraient abréger l'entrée à Montréal et se soustraire au tracé de la Route verte à Laval, il y a le train de banlieue, mais il faut bien consulter les horaires. On a le choix entre la gare Grand-Moulin, à Deux-Montagnes, et celle de Sainte-Dorothée. Ottawa est déjà loin !
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