Le contrôle antidopage positif de l'Américain Floyd Landis, vainqueur du Tour de France cycliste, a été confirmé samedi matin par la contre-analyse, ce qui a entraîné le licenciement immédiat du coureur par son équipe Phonak.
L'Union cycliste internationale (UCI) a annoncé dans un communiqué que la contre-analyse pratiquée par le laboratoire national français avait donné lieu à un résultat "anormal".
Dans l'heure suivante, Phonak a annoncé le licenciement du coureur "pour avoir enfreint le code éthique interne à l'équipe".
Landis va maintenant faire l'objet d'une procédure disciplinaire qui sera ouverte par la Fédération américaine de cyclisme, US Cycling.
S'il est convaincu de dopage à la testostérone, le coureur américain sera le premier coureur dans l'histoire du Tour de France à être déchu de son succès à cause d'un contrôle antidopage positif.
Landis a d'ores et déjà annoncé par la voix de ses avocats qu'il utiliserait les procédures d'appel prévues par l'UCI pour contester les résultats de l'expertise.
Au terme de la procédure, la victoire reviendrait alors à l'Espagnol Oscar Pereiro, deuxième au classement final à Paris le 23 juillet dernier (à 57 secondes de Landis).
Le directeur du Tour, Christian Prudhomme, a parlé de "vrai gâchis".
"On ne peut tolérer que le maillot jaune soit souillé", a déclaré à l'AFP Christian Prudhomme, déterminé à "lutter avec la plus farouche énergie".
L'analyse pratiquée depuis jeudi à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) a porté sur l'échantillon "B" prélevé sur Landis, le 20 juillet, après son succès dans la 17e étape du Tour à Morzine (Haute-Savoie).
Ce jour-là, l'Américain avait effectué un raid de 130 kilomètres en montagne, au lendemain de sa défaillance dans la montée de La Toussuire (Savoie).
Landis a nié à plusieurs reprises s'être dopé depuis qu'a été révélée le résultat de l'échantillon "A", la semaine passée.
Selon l'un de ses avocats espagnols, Me José Maria Buxeda, il y aurait une explication naturelle à la présence de la substance dans l'organisme de son client.
"Si le résultat est encore positif, cela ne voudra pas dire qu'il y a eu ingestion d'une substance interdite", avait annoncé par avance Me Buxeda qui avait également tenté la semaine dernière de disqualifier le test pratiqué pour prouver la présence de testostérone exogène.
Il revient à Landis désormais de prouver son innocence devant les autorités sportives de son pays au cours de la procédure qui va être ouverte.
Après le verdict, il existe encore la possibilité de faire appel. Dans ce type d'affaire, le dernier mot appartient le plus souvent au Tribunal arbitral du sport (TAS) basé à Lausanne (Suisse).
Selon le règlement de l'UCI qui s'aligne sur sur le Code mondial antidopage, Landis encourt une suspension de deux ans à laquelle s'ajoute l'impossibilité de rejoindre une formation de l'élite pour deux autres saisons, conformément au code éthique signé par les équipes du ProTour.
Le coureur de Pennsylvanie, qui est âgé de 30 ans, a déclaré pendant le Tour qu'il devait se faire opérer à la hanche droite dans les prochains mois et se faire poser une prothèse.
Dans le communiqué annonçant le licenciement de Landis, Andy Rihs, le richissime homme d'affaires propriétaire de l'équipe Phonak, a fait part de ses profonds regrets. Il a déclaré étudier actuellement les conséquences de cet évènement et a annoncé la tenue prochaine d'une conférence de presse avec le responsable de l'équipe, John Lelangue.
Phonak avait prévu de se retirer en fin de saison et de passer le relais à son coparraineur actuel, iShares, une marque pour des gammes de fonds indiciels promue et gérée par la banque Barclays.
La semaine passée, John Lelangue avait coupé court aux rumeurs annonçant la fin de l'équipe à court terme. "Quoi qu'il arrive, l'équipe continuera jusqu'à la fin de la saison", avait déclaré le responsable de la formation suisse.
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