Les résultats de l'analyse de l'échantillon B des urines de Floyd Landis seront connus samedi, mais la procédure pour déterminer la culpabilité ou l'innocence de l'Américain vainqueur du Tour de France et soupçonné de dopage pourrait durer «de six à huit mois», a déclaré jeudi à l'Associated Press maître José Maria Buxeda, l'un des avocats de Landis.
En compagnie de son confrère Me Luis Sanz, Me Buxeda a assisté jeudi au Laboratoire national de dépistage du dopage de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) à l'ouverture de l'échantillon B des urines de Landis, dont l'échantillon A a révélé la présence de testostérone au soir de la 17e étape, à Morzine.
Les deux avocats s'attendent à des résultats similaires samedi, car « statistiquement le résultat de l'échantillon B confirme en général le résultat de l'échantillon A ». « Si le résultat est différent, l'affaire est close », a noté Me Buxeda. Mais si de la testostérone est à nouveau décelée dans l'urine de l'Américain, ce ne sera pas, selon lui, une preuve de sa culpabilité.
« Si le résultat est encore positif, cela ne voudra pas dire qu'il y a eu ingestion d'une substance interdite. Si ce résultat est confirmé, (la présence de testostérone) peut être due à une cause naturelle, à une réaction de son organisme face aux circonstances de cette étape précise. Ce peut être dû à une combinaison de déshydratation et d'effort maximum, selon Me Buxeda. On a aussi parlé d'alcool. Je ne parle pas d'une grande quantité d'alcool, mais la littérature médicale indique qu'un peu d'alcool peut faire apparaître cette substance dans l'organisme. »
À la dérive dans l'étape de La Toussuire, Landis avait terrassé l'opposition le lendemain à Morzine, après 130 km passés seul en altitude. Après avoir échoué au test antidopage, il avait déclaré avoir bu quatre verres de whisky le soir de sa défaillance. Il avait aussi évoqué une lutte contre une hyperthyroïdie pour tenter de justifier la présence de testostérone dans son corps. Avant d'indiquer lors d'une conférence de presse à Madrid qu'il possède un taux naturellement élevé de testostérone «depuis tout jeune», selon Me Sanz.
L'équipe de Jacques De Ceaurriz, le «patron» du LNDD de Châtenay-Malabry, qui a accueilli les deux avocats jeudi, a amorcé l'analyse de l'échantillon B. Elle sera finalisée samedi à la mi-journée ou dans l'après-midi.
« L'échantillon a été ouvert. Tout nous a paru normal. Ils (l'équipe) procèdent à l'analyse du ratio testostérone/épitestostérone et à l'IRMS (spectrométrie de masse isotopique) », a expliqué José Maria Buxeda.
Le fait que le laboratoire de Châtenay-Malabry puisse faire par l'IRMS la différence entre la testostérone d'origine endogène de la testostérone administrée à l'organisme, n'inquiète pas les avocats de Landis.
« Je ne dirais pas qu'ils savent (s'il s'agit de testostérone exogène). Je dirais qu'ils peuvent présumer, nuance Me Buxeda. Ils disent que quand vous trouvez des métabolites d'une certaine substance à un degré peu courant, cela témoigne d'une ingestion exogène. Mais cela ne veut pas dire que de façon naturelle vous ne pouvez pas atteindre des niveaux présumés provenant d'une administration exogène. »
Les avocats concèdent qu'ils auront alors à démontrer comment Landis produit naturellement de la testostérone, si l'échantillon B est positif samedi.
L'agence antidopage américaine sera alors saisie de l'affaire. Si Landis est reconnu coupable, il risque deux ans de suspension et sera privé de son titre dans la Grande Boucle.
Pour tenter de prouver son innocence, Landis se soumettra à des tests complémentaires, annoncent ses avocats. Ce qui explique que la procédure pourrait être longue.
Landis « est confiant. Il sait qu'il n'a pas pris de produit interdit, et d'autre part il sait qu'il y a une explication naturelle à la présence de cette substance (dans son organisme). Il est certain que nous arriverons à le prouver, si le résultat est confirmé», a conclu Me Buxeda.
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