4 août 2006

Julien Prétot

PARIS - Floyd Landis saura samedi s'il sera considéré comme un authentique champion ou comme un tricheur lorsque seront révélés les résultats de la contre-expertise de son contrôle positif à la testostérone sur le Tour de France.

L'échantillon B a été ouvert jeudi au Laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD) de Châtenay-Malabry, près de Paris, en présence de l'avocat espagnol de l'Américain, Jose Maria Buxeda, ainsi que d'experts de l'Agence américaine antidopage (USADA) et de l'Union cycliste internationale (UCI).

"Le laboratoire nous communiquera les résultats, à l'équipe Phonak et à nous-mêmes", a dit un porte-parole de l'UCI à Reuters cette semaine.

Si l'analyse de l'échantillon B confirmait le premier résultat, l'Américain perdrait son titre de vainqueur du Tour de France au profit de l'Espagnol Oscar Pereiro Sio, deuxième du classement général.

Ce serait la première fois dans l'histoire de la plus grande course cycliste du monde que le gagnant serait disqualifié pour dopage.

L'équipe Phonak a déjà fait savoir qu'en cas de résultat positif, Landis serait licencié.

Procédure
Landis, 30 ans, était revenu de nulle part pour gagner le Tour. Complètement décramponné dans la montée vers la Toussuire, il réagissait le lendemain dans la 17e étape, qu'il remportait à Morzine au terme d'un raid solitaire de 133 kilomètres.

Mais, le soir même, il était contrôlé positif à la testostérone, l'hormone mâle dont la prise exogène est interdite.

Selon des experts, le taux élevé de testostérone de Landis pourrait cacher une prise de 'designer steroids' (type THG) ou l'ingestion d'un cocktail dopant composé de quelques produits encore inconnus, selon la nature de la testostérone: naturelle ou synthétique.

Si le résultat de l'analyse de l'échantillon B est positif, Landis aura dix jours pour répondre aux documents qui lui seront soumis, selon les règles de l'USADA.

Ces documents, la réponse de Landis et un éventuel dossier de l'USADA seront ensuite remis à un comité quelques jours après le délai accordé au coureur. Si l'USADA décide de sanctionner - probablement deux ans de suspension - Landis aura la possibilité de contester la décision devant un panel de juges américains.

Les avocats de Landis pourront en dernier recours porter l'affaire devant le Tribunal arbitral du sport (Tas), engageant de facto une procédure au long cours.

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