Le vol de vélo à Montréal est tel que même la police n'y échappe pas.
Un agent à vélo rencontré rue Rachel a confié qu'un individu a tenté de lui voler son vélo de policier récemment.
« Je me tenais à côté de mon vélo et un individu est parti avec, mais on l'a vite rattrapé. Il était sans doute drogué et ne s'était même pas rendu compte que c'était écrit Police dessus », a-t-il confié.
Par ailleurs, le Journal de Montréal a sondé des cyclistes sur la piste cyclable de la rue Brébeuf en fin de journée. En seulement 15 minutes, 32 témoignages de vol ont été relevés. Pour certains, plus d'un vélo avait été volé.
Le vol de vélos semble l'une des dernières priorités de la police, qui a bien d'autres chats à fouetter.
« Ce n'est pas la priorité des priorités le vol de vélos », admet le commandant Alain Larivière, du poste 37, sur le Plateau Mont-Royal.
Mais il y a, selon lui, place à l'amélioration sur le plan enquête pour attraper les voleurs.
« Prendre les voleurs en flagrant délit est rare et si on les attrape, dit-il, considérant la peine qu'ils vont recevoir, l'effet est limité. »
En réalité, la plupart du temps, les voleurs arrêtés sont relâchés sous promesse de comparaître, puisqu'il s'agit d'un vol simple de moins de 5000 $.
Le Service de police n'a pas été en mesure de dire au Journal de Montréal combien il y avait eu d'arrestations pour vol de vélo à Montréal cet été.
« Le vol de vélo devrait être pris plus au sérieux », évalue pour sa part Paul Vanasse, directeur de Tandem Sud-Ouest, organisme de prévention de la criminalité. « L'influence sur la vie quotidienne est plus grande qu'on le pense, ça empoissonne la vie des citoyens et crée un sentiment d'insécurité », soutient-il.
Responsabilité des cyclistes
Selon Patrick Howe, de Vélo-Québec, les cyclistes sont aussi à blâmer. « Les gens ne rapportent pas le vol et ne prennent pas la peine de garder le numéro de série, c'est une nuisance et ça favorise le vol », affirme-t-il.
Pourquoi si peu de vols sont déclarés à la police ? La plupart du temps, le vélo n'est pas buriné ou les cyclistes ignorent le numéro de série.
Aussi, certains pensent à tort que leur prime d'assurance va augmenter en déclarant le vol et renoncent à demander un rapport de police.
Montréal, ville de vélos ?
Montréal se targue de vouloir encourager l'utilisation du vélo en ville.
« C'est contradictoire, si on veut promouvoir une ville ouverte au vélo, alors il faut prendre des mesures contre le vol », dit le criminologue Daniel Sansfaçon du Centre international pour la prévention de la criminalité.
Le vol est une préoccupation, mais l'accent est mis pour l'instant sur la sécurité routière des cyclistes, affirme Claude Dauphin, vice-président du comité exécutif à la Ville de Montréal.
Joy rides et drogues
Il y aurait quatre catégories de voleurs, selon Michel R. Magnan, directeur de Tandem Sud-Ouest.
1) Les «pros» qui visent le haut de gamme.
2) Les voleurs qui se concentrent sur les pièces comme les selles et les guidons pour la revente.
3) Les drogués qui volent pour se payer leur consommation.
4) D'autres volent juste pour le plaisir d'une balade. « Ces vélos-là finissent souvent dans le canal Lachine », dit M. Magnan.
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