Si les prêteurs sur gage doivent se soumettre à la laborieuse tâche d’enregistrer chaque vélo auprès de la police, les revendeurs itinérants, eux, agissent comme bon leur semble et tiennent leur sombre commerce sans se cacher sur les trottoirs de la ville.
Robert Tessier, propriétaire de 17 magasins de brocante Comptant.com à Montréal, doit se soumettre à une procédure rigoureuse pour chaque vélo qu’il achète.
Deux pièces d’identité sont demandées au vendeur, les détails du vélo sont relevés et un dossier détaillé est constitué pour chaque client.
À la fin de la journée, tous les registres d’achat sont faxés à la police.
M. Tessier attend ensuite 30 jours, la loi en prévoit pourtant 15, avant de pouvoir mettre le vélo en vente.
Un vélo non enregistré peut lui valoir une amende entre 250 $ et 500 $ de la police.
Deux poids deux mesures
Pendant ce temps, les revendeurs de vélos itinérants, qui vendent leurs vélos en les exposant sur les parcomètres de la ville, échappent à toutes ces mesures.
Et ce, au moment même où les vols de vélos constituent un vrai fléau à Montréal, comme l’a démontré le Journal de Montréal hier.
« Peut-être que dans mon lot, il y en a qui sont volés, mais tout enregistrer à la police, c’est trop long, j’ai déjà assez de travail comme ça », dit pour sa part Benoît Pintal, surnommé le revendeur du Plateau.
Selon le commandant Alain Larivière du poste 37, avenue Laurier Est, les revendeurs « ne sont pas soumis aux règles d’enregistrement imposées aux commerçants ».
Il est par contre illégal d’utiliser le mobilier urbain à des fins de vente, Benoît Pintal a d’ailleurs reçu deux contraventions à cet égard.
« Ce sont des commerçants quand même, tout ça se fait au noir, sans payer d’impôts », s’insurge Robert Tessier de Comptant.com.
Visite au poste
Pour certains brocanteurs, les règles d’enregistrement des vélos vont plus loin.
C’est le cas de Pierre Daoust, propriétaire d’Un sport à l’autre, rue Bernard Ouest. Tous les clients qui désirent lui vendre un vélo doivent aller s’enregistrer au poste 37.
« Ça ne tient pas debout, je perds des vendeurs depuis l’instauration de cette mesure il y a trois mois. Je les envoie au poste et ils ne reviennent tout simplement pas me voir », déplore M. Daoust.
Du côté de la police, on explique que les mesures ont été resserrées seulement pour les magasins à problèmes. Une minorité, selon le commandant Larivière du poste 37.
Trop risqué
Pour Souk Thammavongsa, gérant de la boutique Cycle-pop, rue Rachel à Montréal, les vélos usagés, c’est fini.
« Je n’achète plus de vélos des vendeurs itinérants depuis un an, c’est devenu trop risqué et compliqué. »
« J’ai perdu 600$ il y a deux ans. J’ai acheté un vélo d’un gars qui me semblait honnête, mais le vélo était volé.
« Son ancien propriétaire l’a retracé dans le magasin et a averti la police. C’est mauvais pour l’image de la boutique », dit-il.
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