28 novembre 2002
Hélène Belzile
Bromont - La vie de « retraitée » va définitivement bien à Annie Gariépy. Détendue et souriante, l'ex-cycliste affirme apprivoiser et apprécier chaque jour de sa nouvelle vie.
« Il y a tellement longtemps que je rêve de passer Noël et l'hiver à la maison, proclame-t-elle. Ma décision de prendre ma retraite était bien mûrie et je n'ai aucun regret. »
Du même souffle, elle confie que les longs mois vécus dans les valises, loin de ceux et celles qu'elle aime, ont pesé lourd dans son choix de se retirer au printemps dernier.
L'athlète originaire de Bromont n'a toutefois pas chômé depuis qu'elle a quitté la compétition. Occupant déjà un emploi à temps partiel à l'école sports-études à Montréal, Annie s'est vu offrir un poste à temps plein au début de l'automne. Elle n'a pu s'empêcher de sauter à pieds joints sur l'occasion.
« Comme j'ai terminé un baccalauréat en enseignement durant ma carrière d'athlète, l'école sports-études me permet d'allier mes deux passions, confie-t-elle. Je suis heureuse de faire partie du nombre restreint d'athlètes qui ont poursuivi des études tout en faisant de la compétition de haut niveau.
« Au département des communications de l'école sports-études, ajoute-t-elle, je peux participer au rayonnement de ce programme qui aide des athlètes d'élite à terminer des études collégiales et universitaires. »
Vivre dans l'ombre
Annie Gariépy n'hésite pas à dire que l'adaptation entre sa vie d'athlète évoluant sous les feux de la rampe et celle de la travailleuse dans l'ombre comporte des moments de frustration.
« Il n'est pas toujours facile de ne pas avoir des encouragements à tous les jours. Lorsque je réussissais un bon coup en compétition, on me donnait des belles tapes dans le dos. Aujourd'hui, quand je réussis un bon coup dans mon travail, c'est normal, ça fait partie du boulot. Je ne suis pas trop habituée à ça. »
L'ex-cycliste avoue toutefois que le fait d'avoir continué ses études durant sa carrière d'athlète l'a aidée à rester près de la réalité de tous les jours. En fréquentant les autres jeunes, sur les bancs de l'université, elle a pu garder un certain équilibre.
De sa carrière, elle conserve d'abord comme souvenirs toute la culture que lui ont apporté les voyages. Quand elle fait un retour dans le temps, elle voit également ce que le sport lui a permis de d'acquérir comme le goût du dépassement de soi, la confiance en soi et l'éthique du travail.
Curieusement, les meilleurs moments qu'elle conserve précieusement dans sa mémoire ne sont pas nécessairement tous reliés à des victoires.
« Bien sûr, je suis fière de ma médaille aux Jeux du Commonwealth ou encore de ma victoire au Grand féminin, mais avec le recul du temps, je réalise que j'ai davantage appris dans les défaites qui m'ont aidé à développer une façon d'aborder les échecs. »
Encore des projets
Bien qu'elle sache que le cyclisme fera toujours partie de sa vie, celle qui a mis un terme à sa carrière d'une douzaine d'années en mai dernier souhaite maintenant profiter davantage de sa vie de femme.
Elle projette, entre autres, retourner aux études pour obtenir une maîtrise en administration de l'éducation. Puis, celle qui revient tout de même assez souvent à Bromont, compte passer le plus de temps possible avec son conjoint et l'enfant de ce dernier dans sa résidence de Saint-Lambert.
« Il est certain que mon nouvel emploi prend beaucoup de place dans ma vie, mais je tente de faire la part des choses avec la famille. Je suis bien présentement et je veux profiter au maximum de bonheur. »
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