Finalement, faire un peu de cuisine la veille des courses semble porter chance à Geneviève Jeanson.
«Comme d'habitude, c'est ce qu'elle a fait durant toute la journée de vendredi, a raconté son entraîneur André Aubut. Elle a fait des muffins pour toute l'équipe.»
Il fallait bien qu'elle s'occupe. Jeanson a eu, en effet, des fourmis dans les jambes durant toute la semaine, ayant décidé de s'entraîner un peu moins qu'à l'habitude.
«J'avais l'impression de ne rien faire, a-t-elle souligné, quelques instants avant qu'on l'invite à monter sur la plus haute marche du podium. Ç'a été difficile de rester assise, mais en bout de ligne, ç'a payé!»
C'est tant mieux pour elle, pour la victoire, bien sûr, mais aussi pour le moral.
«C'était peut-étre ma seule chance, cette année, de me mesurer aux meilleures, à rappelé Jeanson. Alors, je ne voulais pas la manquer.»
Plus satisfaisant qu'en 2001
Toutefois, il y avait plus dans la balance. Il y avait surtout
fait que c'était à Montréal qu'elle courait. Pas aux États-Unis.
«J'ai connu un bon printemps jusqu'ici, c'est vrai, a-t-elle concédé, mais tout cela aurait été détruit si je n'avais pas gagné ici.»
Elle était également heureuse du fait qu'elle en venait de décrocher sa deuxième victoire en trois ans sur le mont Royal.
«En 2001, tout le monde m'a laissée aller, a-t-elle rappelé. Ça n'arrivera plus jamais, ça.
«C'est pour cette raison que cette victoire-ci est aussi satisfaisante.»
«Je pense qu'il est toujours plus difficile de répéter une performance que de la réussir une première fois, a-t-elle indiqué. C'est pourquoi j'étais un peu nerveuse avant la course. Je suis contente juste d'avoir réussi ça.»
Merci aux coéquipières
Malgré l'euphorie du moment, Jeanson a toutefois souligné le travail de ses coéquipières, Magali Le Floc'h, Karen Bockel, Catherine Marsal, Erinne WillocL et Melissa Holt, qui ont travaillé pour elle d'un bout à l'autre de l'épreuve en pourchassant celles qui risquaient des échappées et, surtout, en imposant le rythme en compagnie des coureuses de Saturn et de T-Mobile.
«On a eu notre rencontre d'équipe (vendredi) et je me suis dit que, si elles avaient aussi confiance en moi, je devais y croire», a expliqué Jeanson.
En fait, la coureuse de 21 ans n'avait qu'un seul lbémol à mettre à sa journée d'hier.
«Dans les descentes on sautait par-dessus les trous, a-t-elle indiqué.
«On voulait parfois se retourner pour voir si une attaque se préparait derrière nous, mais on devait vraiment faire attention. S'il vous plaît, refaites l'asphalte !»
page mise en ligne le 1er juin 2003 par SVP