Simon Drouin
QUÉBEC - La bouche grande ouverte, soufflant comme un cheval de trait surmené, John Lieswyn aurait bien accepté une bouteille d'oxygène quelques secondes après avoir enlevé à l'arraché la première étape du Grand Prix cycliste de Beauce Postes Canada, hier après-midi, sur les plaines dAbraham.
Au terme d'une dernière ascension endiablée de la côte Glimour, Lieswyn, un Américain de 34 ans membre de l'équipe 7Up/Maxxis, a devancé son compatriote Chris Baldwin (Navigators) et le Tchèque Tomas Konecny, gagnant du GP de Beauce en 2000.
Présent dans tous les coups de la journée, Dominique Perras (Flanders-iteamNova) a été le meilleur Québécois avec une huitième place, à 15 secondes du gagnant. Le héros local, Charles Dionne, qui porte les couleurs de l'équipe canadienne en Beauce, a fini dans le peloton principal à 2m54s du gagnant.
Tel que prévu, l'étape de 125 kilomètres, qui reliait Saint-Romuald et Québec, a provoqué des écarts significatifs. La majorité des coureurs ont accusé un retard de près de trois minutes à l'arrivée. Les neuf montées de la côte Gilmour, bien connue des cyclistes de Québec avec des passages frôlant les 15%, a fait particulièrement mal.
«Pour une raison ou une autre, il semble que je m'améliore avec l'âge!» s'est étonné Liewsyn, qui en est à sa quatrième participation au Grand Prix de Beauce.
Articulé au possible - du bonbon pour les journalistes - Liewsyn a décrit avec force détails le dernier kilomètre de la course, alors qu'il a livré une bataille féroce à Baldwin, champion américain du contre-la-montre. Il a raconté comment il a attaqué à 500 mètres du fil, comment il s'est fait reprendre à 200 m comment il a alors voulu assurer sa deuxième place... avant de se dire: allons-y d'un dernier effort !
Vous avez eu le temps de penser à tout ça ? «Vous savez, ça semble se dérouler au ralenti...» a répondu en riant le premier détenteur du maillot jaune. Il possède une avance de six secondes sur Baldwin au général en raison de la bonification en temps rattachée à la victoire d'étape.
Lieswyn a aussi tenu à souligner les efforts de son coéquipier Greg Henderson, qui s'est payé une longue échappée de presque 100 km en compagnie du Mexicain Irving Aguilar (Tecos). De cette façon, les 7UP ont pu préserver leurs forces en laissant les autres équipes assurer la chasse. Maintenant, auront-ils la profondeur nécessaire pour protéger le maillot jaune ? «Probablement pas, mais on va essayer de toute façon», a jugé Lieswyn très honnête.
Quant à Perras, il se disait fort heureux de cette huitième place. «J'ai peut-être été un peu trop actif dans les trois ou quatre premières montées de la Gilmour, a raconté le coureur de Planders-iteamNova. À la dernière ascension, ça a décollé tellement raide. Je me suis concentré pour garder un bon rythme et ne pas perdre trop de temps.»
Avec quatre coureurs dans le dernier groupe de tête, l'équipe de Perras aurait probablement souhaité un meilleur résultat que cette cinquième place du Belge Bert Scheirlinckx. «On a essayé d'attaquer sur le plat avant la dernière montée parce qu'on savait que Baldwin et Lieswyn étaient les plus forts, a expliqué le Québécois. Mais il n'y avait rien à faire. Par contre, on est très bien placé pour le classement général.»
Aujourd'hui : Étape plane de 169 kilomètres dans la cour arrière de Charles Dionne, entre Saint-Rédempteur et Saint-Romuald (ou Lévis-Lévis pour les fusionnistes).
page mise en ligne le 18 juin 2003 par SVP