Simon Drouin
LAC-ETCHEMIN - Il ne faut jamais compter pour battu un coureur de la trempe de Gord Fraser. Le sprinter de Nepean, en Ontario, a encore une fois laissé sa marque au Grand Prix cycliste de Beauce Postes Canada, remportant haut la main le sprint de peloton de la troisième étape, hier après-midi, à Lac-Etchemn.
Profitant d'un finish légèrement descendant, Fraser (Health Net), 34 ans, a devancé le Russe Vassili Davidenko (Navigalors) et l'Américain Alex Candelario (Prime Alliance) pour signer la 13e victoire de sa carrière en terre beauceronne, à la grande joie de sa maman Joan, fidèle spectatrice sur les parcours.
« J'ai maintenant gagné toutes les étapes ici, à part le mont Mégantic! » a souligné l'heureux vainqueur de cette étape, une boucle de 151 kilomètres autour de Lac-Etchemin. Il a complété l'épreuve en 3:44 :13 à la moyenne de 40,4 km/h. Le peloton a fini dans le même temps.
Pourtant, depuis le début de la semaine, Flash Gordon traînait une mine un peu résignée. Il a attrapé un rhume trois ou quatre jours avant de se pointer ici et il n'avait pas couru depuis un mois.
« Le dernier mois ne m'a pas été favorable et mon moral était un peu à plat. Pour se remettre dedans, rien de mieux que de gagner une dure étape comme celle-ci », a d'ailleurs raconté Fraser, quelques minutes avant de recevoir ses fleurs sur le podium.
Rien pour aider, son fidèle compagnon et préparateur de sprint, l'Américain Mike Sayers, est tombé malade tout juste avant le début de ce Grand Prix. « Mike est mon pilote; il représente 100% de mes succès », nous avait raconté Fraser la veille.
« Un bon positionnement et un peu de chance »
Au sujet du sprint final, l'Ontarien dit avoir été le premier à démarrer à quelque 500 mètres du fil. « C'était la seule façon pour moi de battre Vassili. Mes jambes n'étaient pas si bonnes, mais tu n'as pas toujours besoin des meilleures jambes pour gagner. Tu as plutôt besoin d'un bon positionnement et d'un peu de chance. »
L'équipe de Fraser, l'américaine Nealth Net, est loin d'avoir la profondeur de sa formation précédente, la défunte Mercury, qui avait l'habitude de faire la loi dans les trois ou quatre derniers kilomètres. Ses coéquipiers ayant jeté passablement de cartouches la veille, Fraser s'est retrouvé fin seul hier.
« J'ai gagné celle-là en pigiste ! a-t-il imagé. Je n'ai pas gagné beaucoup de courses sans coéquipier pour lancer le sprint. »
L'étape, qui s'est déroulée en partie sous une pluie battante, a été marquée par une échappée de plus de 100 kilomètres menée par six coureurs. Le groupe s'est forgé une avance de neuf minutes à mi-course jusqu'à ce que le peloton décide que c'en était assez. Les coureurs de 7Up ont alors effectuée la majeure partie de la besogne afin de protéger le maillot jaune de leur leader, John Liewsyn. Ils ont cependant reçu l'aide de l'équipe canadienne, de Prime Alliance, de Volkswagen-Trek et de Czeslaw Lukaszewicz, de l'équipe du Québec.
Peu avant que le groupe de six ne soit repris, à un peu plus de 10 kilomètres du fil, Lubor Tesar (Zvvz), vainqueur de la même étape en 2002, y est allé d'une ultime tentative solo. Bel effort, mais il a été rattrapé à deux kilomètres de l'arrivée.
Aujourd'hui : Épreuve-phare du Grand Prix, soit une étape de 171 kilomètres avec départ à Saint-Georges et arrivée au sommet du mont Mégantic. Dix-huit coureurs sont à moins de deux minutes du leader, John Liewsyn. L'Américain conservera-t-il son maillot jaune ?
page mise en ligne le 20 juin 2003 par SVP