21 juin 2003

Lieswyn tient promesse

Dixième, Perras regrette une attaque hâtive : «J'ai un peu perdu la tête...»

Simon Drouin

NOTRE-DAME-DES-BOIS - John Lieswyn avait promis aux journalistes et, surtout, à ses coéquipiers de l'équipe 7-UP qu'il saurait tenir tête aux meilleurs dans la costaude ascension du mont Mégantic.

L'Américain de 34 ans a tenu parole, franchissant le fil d'arrivée au deuxième rang, tout juste derrière le Tchèque Tomas Konecny (Zvvz), hier après-midi, lors de la quatrième étape du Grand Prix cycliste de Beauce. Le vainqueur Konecny a franchi les 171 kilomètres en 4h24:55 à la moyenne de 40 km/h.

« J'ai eu le sentiment que je ne pouvais pas sprinter pour la victoire d'étape, que je me devais de démontrer de l'esprit sportif : Tomas a travaillé tellement fort, il méritait cette victoire », a raconté Lieswyn, qui a conservé son maillot jaune de leader au classement général, avec une mince avance de 13 secondes sur Konecny, gagnant du GP de Beauce en 2000.

Dans les trois derniers kilomètres de la montée, Konecny, gagnant du Grand Prix en 2000, a pu compter sur la présence de son coéquipier Petr Bencik (troisième à 11 secondes), qui a attaqué Lieswyn à de multiples reprises. « J'aurais pu être plus agressif, mais je me devais d'être prudent parce que chaque fois que l'un des deux attaquait, il me fallait refermer le trou », a expliqué ce dernier.

Konecny n'a pas été surpris de voir Lieswyn lui coller aux fesses jusqu'à l'arrivée. « Son équipe a travaillé pour lui durant trois étapes. Je me suis dit qu'il devait être fort pour que ses coéquipiers agissent ainsi », a noté le gagnant d'une étape au Tour d'Espagne en 2001.

Le Québécois Dominique Perras (Flanders-iteamnova) a été le premier à déclencher les hostilités, plaçant une solide attaque à quelque 4,5 km du fil. Un groupe de cinq coureurs, incluant Lieswyn et Konecny, est toutefois revenu sur lui une centaine de mètres plus loin.

Les attaques ont alors commencé à pleuvoir, les coureurs de tête zigzaguant dans les sections les plus pentues, désespérément à la recherche d'une roue. Perras s'est accroché pendant deux kilomètres avant de « coincer » dans les derniers 1000 mètres. Il a fini 10e, à 1.26 du vainqueur.

« Je voulais attaquer dès le début, mais j'ai un peu trop décollé. À tel point que je pensais que les autres étaient plantés... je me suis emporté un peu; j'ai un peu perdu la tête... » s'est sévèrement jugé Perras, se mordant les lèvres au sujet de ce coup un peu trop hâtif.

« Il a creusé un écart très rapidement, a raconté Liewsyn au sujet de l'attaque de Perras. Je l'ai regardé un peu et je me suis dit qu'il ne pourrait pas se rendre jusqu'au bout. Il aurait fallu qu'il soit avec un ou deux autres coureurs pour y arriver. »

Perras conserve néanmoins son maillot de meilleur québécois, pointant au neuvième rang du général, à 1:59 du leader.

Partie à Saint-Georges de Beauce, l'étape a été marquée par une échappée de sept coureurs qui se sont donné une priorité six minutes à mi-course. Une mésentente parmi les fuyards a toutefois provoqué la fuite du Tchèque Lubos Kejval et du Russe Oleg Grishkine. Complètement cuits, ces derniers ont été rattrapés dans l'ascension de Mégantic. Du grand spectacle !

Aujourd'hui : En matinée, contre-la-montre individuel de 15,5 km à Saint-Jean-de-la-Lande et en soirée, critérium de 60 km dans le centre-ville de Saint-Georges. Le leader Lieswyn est un excellent contre-la-montreur tandis que son plus proche poursuivant, Konecny, se dit meilleur en montagne que contre le chrono. On verra bien.


page mise en ligne le 21 juin 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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