6 juin 2003

Vélo et boulot :
l'idée fait son chemin

Nicolas Bérubé

C'était journée de bilan, hier, pour l'opération « vélo-boulot », une vaste campagne de sensibilisation organisée par Vélo-Québec, dans le cadre de la Féria du vélo.

Au total, 630 entreprises et organismes ont participé à l'opération, une première dont les organisateurs de la Féria sont fiers. L'objectif de la campagne était de faire la promotion du vélo comme moyen de se rendre au travail, une méthode de transport qui fait chaque année plus d'adeptes à Montréal.

« Ça fait plusieurs mois que nous travaillons avec les entreprises pour démythifier le mariage vélo-boulot, explique Patrick Howe, porte-parole de Vélo Québec. Nous nous sommes aperçus que plusieurs idées reçues empêchaient les travailleurs de voir le vélo comme un moyen de transport efficace. »

Les idées reçues sont souvent les mêmes. Ainsi, beaucoup d'employés évitent de prendre leur vélo car ils ne veulent pas arriver au travail en sueur. « Nous leur répondons qu'il n'est pas nécessaire de faire une course, dit M. Howe. On peut toujours changer de souliers en arrivant, mais il n'est pas nécessaire de se changer au complet. »

D'autres employés laissent leur vélo chez eux par crainte de devoir pédaler sous la pluie. Une inquiétude qui, quoique répandue, demeure largement surestimée. « Nous avons calculé qu'il pleut en moyenne une fois à tous les 20 déplacements à vélo, note M. Howe. La pluie est un obstacle beaucoup moins important qu'on se l'imagine. »

La réaction des employés a généralement été très positive, note-t-il. « Les mentalités sont en train de changer en Amérique du Nord. Il est de plus en plus fréquent de voir des gens d'affaires à vélo, comme en Europe. Aller au travail en bicyclette, c'est comme être en décapotable sur deux roues ! En plus, c'est bon pour la santé, ça nous fait faire un exercice physique bénéfique. »

À Montréal, les équipements mis à la disposition des cyclistes sont déjà surutilisés, souligne Vélo Québec. Pas moins de 5000 cyclistes passent quotidiennement devant le siège social de l'organisme, sur la piste cyclable de la rue Rachel, où les embouteillages de vélos sont fréquents aux heures de pointe. Les stationnements pour vélos installés un peu partout en ville ne suffisent plus à répondre à la demande : les vélos sont désormais verrouillés de façon anarchique au mobilier urbain (poteaux, bancs, clôtures).

« Les infrastructures ne sont plus adaptées, note Patrick Howe. Il va falloir agrandir le réseau cyclable et augmenter le nombre de places de stationnement disponibles pour accommoder les gens qui veulent se rendre au travail à vélo plutôt qu'en voiture. »

Vélos en libre-service
Profitant de la Féria du vélo, l'Agence métropolitaine de transport (AMT) vient de dévoiler un projet de vélos en libre-service, une nouveauté à Montréal.

Depuis cette semaine, une soixantaine de vélos hybrides sont verrouillés devant divers édifices du centre-ville. Il s'agit de vélos en libre-service, qui sont mis gratuitement à la disposition des employés qui fréquentent l'édifice. En laissant une pièce d'identité à la réception, les travailleurs peuvent emprunter un vélo quand ils le veulent. Les vélos sont utilisés autant pour les déplacements d'affaires que pour le loisir.

Le programme est parrainé par 10 entreprises du centre-ville, dont CGI, la Cité du multimédia, Bell, et l'université, McGili, notamment.

L'an dernier, l'initiative de vélos en libre-service avait obtenu beaucoup de succès à la place d'Ames, où elle faisait l'objet d'un projet pilote. « Un déplacement sur quatre s'est fait pour des raisons professionnelles, explique Bernadette Brun, responsable du projet et directrice du Centre de gestion des déplacements au centre-ville, un organisme mis sur pied par l'AMT. Au lieu de prendre un taxi, les gens choisissent d'emprunter un vélo pour aller à une réunion d'affaires. C'est très encourageant. »

Et ce n'est qu'un début : à terme, l'AMT aimerait voir le projet s'étendre aux gares et aux stations de métro. « Nous n'en sommes qu'aux premiers stades de développement, explique Mme Brun. La formule est appelée à prendre de l'expansion. »


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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