Michel Julien
Amsterdam - Des moulins à vent, des canaux et d'immenses champs de tulipes ; voilà l'image que la plupart d'entre nous se faisons de la Hollande. Heureusement, ces paysages existent bel et bien et ils ne sont qu'à quelques coups de pédales d'Amterdam.
C'est cette Hollande de carte postale, celle des moulins et des tulipes, que les touristes veulent voir. Pour ce faire, on peut choisir une visite guidée en autocar au départ d'Amsterdam, louer une voiture ou encore, faire comme les Hollandais et partir à vélo. Nous avons choisi cette dernière option en joignant une excursion cycliste organisée.
La formule de l'excursion est simple. Un montant forfaitaire comprend la location du vélo, les services d'un guide, tous les repas, les couchers et les passages payants sur les traversiers. Un «tout compris» finalement. Pour ne pas avoir à transporter de bagages à vélo et pour ne pas avoir à changer d'hôtel chaque jour, une péniche suit le groupe de cyclistes tout au long du circuit.
La Madeleine, notre péniche, est amarrée à un quai d'Amsterdam à quelques pas de la gare centrale. À notre arrivée, nos vélos sont prêts, ajustés à notre taille, et rangés sur le pont du navire. Nous nous installons dans nos cabines, rudimentaires mais confortables. Michel, notre guide, présente l'itinéraire pendant que nous dégustons un premier repas à bord.
Tôt le lendemain matin, les vélos sont descendus sur le quai, les appareils photos et les lunchs sont chargés dans les sacoches et notre petit groupe de 10 cyclistes démarre. Au départ du quai, nous traversons d'abord le centre-ville. La capitale néerlandaise est fort bien équipée en pistes cyclables puisque tout le monde ou presque roule à vélo. Sans avoir à affronter la circulation ni devoir traverser de grands carrefours routiers, nous avons tout le loisir d'admirer la ville.
Après quelques minutes, nous sommes déjà à la campagne, roulant sur une digue. À côté, des pâturages à perte de vue s'étendent à deux mètres sous le niveau de la mer. «Pour que les Pays-Bas restent au sec, l'eau des pâturages est pompée vers les canaux et ensuite vers la mer, explique le guide. Et c'est le rôle des moulins à vent, à vapeur ou électriques de pomper sans cesse toute cette eau.» Justement, un premier moulin à vent apparaît devant nous. Il est immense; bien plus grand que je ne l'avais imaginé, et parfaitement restauré.
L'itinéraire de la première journée prend fin à Leyde, une petite ville riveraine d'un affluent du Rhin. Après un repas copieux, nous partons explorer la ville, à pied celle fois. Leyde vaut la peine d'être visitée une fois le soleil couchée. Son hôtel de ville de style Renaissance et son hall néoclassique paraissent magiques sous les projecteurs qui les illuminent. Du haut de la forteresse du XIIe siècle, on découvre une vue splendide sur la ville illuminée.
La deuxième journée est celle des tulipes et nous nous dirigeons vers la région de Lisse, célèbre pour ses cultures. Au premier champ de tulipes, les cyclistes mettent pied à terre et sortent leurs appareils photos. Une orgie de couleurs s'étend sur une surface d'une centaine de mètre sur trois fois plus. «Ce n'est qu'un petit champ, affirme le guide, les prochains seront plus grands et plus beaux.»
Comme si nous avions peur de ne jamais parvenir aux vastes champs promis, nous mitraillons les tulipes sous tous les angles. Bien sûr, quelques coups de pédales plus loin, nous apercevons d'autres champs de tulipes, plus grands et plus colorés. Nouvelle scéance de photos. Les kilomètres suivants proposent d'autres variétes de fleurs et de nouveaux agencements de couleurs.
Notre guide a prévu une visite au Keukenhof, un grand parc où les producteurs de fleurs à bulbes présentent leurs créations. Quelque sept millions de bulbes ont été plantés dans ce jardin printannier fréquenté par de très nombreux Hollandais et par beaucoup de touristes. Chaque variété de fleurs est identifiée. On y voit même une tulipe baptisée «Québec».
Après le lunch, nous nous dirigeons vers la côte, traversant de nouveaux prés fleuris. À environ un kilomètre de la mer, le paysage change; de grandes dunes de sable remplacent les espaces plats. De l'autre côté des dunes apparaît la mer, bordée d'une large plage envahie par une foule de baigneurs. Tout Amsterdam semble profiter ici de ce beau week-end de printemps.
Notre groupe emprunte ensuite une piste qui longe la mer vers le nord. Le long de cette route cyclable, le paysage ressemble plus à celui des Iles-de-la-Madeleine qu'à celui des Pays-Bas. Nous traversons Zandvoort, une station balnéaire animée, mais sans grand intérêt, et regagnons les terres.
Nous arrivons enfin à Haarlem, ville qui a donné son nom au quartier new-yorkais. Notre péniche nous y attend, amarrée devant le plus vieux musée de Hollande, le Tayler Museum, qui abrite une collection d'appareils scientifiques anciens. Haarlem est aussi la ville natale de Frans Hals, un réputé peintre flamand du XVIle siècle. Un très beau musée lui est consacré.
Dernier jour: retour à Amsterdam. Pour éviter les zones industrielles et portuaires, notre groupe passe par le nord de la ville et s'arrête à Zaanse Schans. Ce joli village regroupe divers bâtiments historiques déménagés sur place il y a 50 ans. Le long du canal, de coquettes maisons de bois peintes d'un vert brillant sont toujours habitées. Nous visitons une manufacture de sabots de bois, deux petits musées, des boutiques, un potier d'étain et plusieurs moulins qui fonctionnent encore. Une agréable conclusion à une excursion plutôt courte, mais qui nous a permis de découvrir certains des aspects les plus pittoresques de la Hollande.
page mise en ligne le 17 mai 2003 par SVP