22 novembre 2003

Un quincailler pas comme les autres

Maurice Beauséjour repousse
les limites de l'impossible

Maurice Beauséjour veut toujours aller plus loin pour repousser les limites de ce qui paraît impossible à réaliser pour le commun des mortels.

De son village natal de Saint-Michel-des-Saints au Marathon des Sables marocain en passant par La Ruta costaricienne et d'innombrables aventures extrêmes, Beauséjour a appris d'excellentes leçons de vie en relevant défis par-dessus défis.

« Une limite, ce n'est pas un mur, mais un plateau, déclare-t-il. En ayant complété l'épreuve réputée la plus exigeante du monde, mon plateau est maintenant plus élevé que La Ruta. »

Copropriétaire d'une quincaillerie à Saint-Michel-des-Saints et directeur du merchandising d'un RONA régional à Joliette, Maurice Beauséjour a présenté une conférence devant 200 marchands de grande surface du Canada lors du Salon du Printemps de la compagnie.

L'événement se tenait au Palais des Congrès de Montréal, le vendredi 7 novembre, cinq jours avant le départ pour le Costa Rica.

« Je leur ai raconté mes aventures sportives et ils n'en revenaient pas, a-t-il dit. Un des vice-présidents m'a même raconté que Mélanie Turgeon était présente et a plus parlé de mes histoires que de tout autre sujet lors d'un repas corporatif. »

Un homme très actif
Faut dire que la feuille de route de Beauséjour n'est pas commune. Elle inclut des marathons, des ultra-marathons et même une présence au Défi mondial d'endurance (un triple Ironman!) ainsi que quelques EcoChallenges.

« J'ai vécu pas mal d'épreuves corsées, reconnaît-il. Je ne m'attendais donc pas à un pique-nique au Costa Rica. Néanmoins, ce fut cinq fois pire que le scénario le plus difficile que j'aie imaginé. »

Un exemple frappant. Au cours de la seule troisième et dernière journée où les concurrents partent d'une altitude de 2700 mètres pour se retrouver - 160 kilomètres plus loin - au niveau de la mer des Caraibes, Beauséjour est passé au travers de ses quatre patins de freins neufs, une usure qui se réalise en deux ans avec une utilisation normale de son vélo.

« Psychologiquement, le plus dur a été le départ de la deuxième journée quand j'ai vu que Serge et René ne pouvaient pas prendre le départ, a admis Maurice. On dirait que ça nous motive quand des bons amis traversent les mêmes épreuves. »

Même s'il a pédalé et marché, puis couru avec son vélo inutilisable seulement au cours de la première journée, le pompier montréalais Serge Dessureault a beaucoup entendu parler du reste de l'épreuve.

«Un maniaque de vélo de montagne aurait plus de fun les deux dernières journées plutôt que dès la première, indique-t-il. Dans l'étape initiale, ça monte beaucoup dans des sentiers tellement bouetteux qu'il faut presque toujours marcher à côté de son vélo. Il n'y a pas vraiment de grosses difficultés techniques. »

Au total, moins de 30 pour cent du circuit sont composés de routes pavées. Les sentiers de terre et de pierre ainsi que les montées et descentes abruptes agrémentées de conditions climatiques changeantes (pluie, vent, chaleur, froid) rendent l'épreuve infernale.

Beauséjour estime avoir eu besoin de 28 heures pour compléter les 500 kilomètres de la Ruta. Aucune idée de son classement final puisque des statistiques exactes et disponibles ne semblent pas faire partie des priorités des responsables de la course.

« L'important, c'est la fierté d'avoir complété l'épreuve et franchi un nouveau plateau, conclut Beauséjour. Il me reste maintenant à trouver un nouveau défi. »

La Ruta de Los Conquistadores

Slogan : Plus dur raid de vélo de montagne sur la planète
Pays hôte : Costa Rica
Dates : 14 au 16 novembre en 2003
Distance : environ 500 kilomètres
Itinéraire : de Puntarenas, sur le bord du Pacifique, à Matina, sur le bord de le mer des Caraïbes
Différences d'attitude : du niveau de la mer à 3 000 mètres d'altitude puis retour au niveau de la mer
Concurrents en 2003 : environ 600
Participants québécois : 5
Participants canadiens : une vingtaine


page mise en ligne le 22 novembre 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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