12 octobre 2003

« On attendait juste de voir
quand ça allait sortir »
- Lyne Bessette

HAMILTON - Lyne Bessette n'y est pas allée de main morte, hier, avec celle qui n'a jamais été sa plus grande amie.

Après quelques questions au sujet de la course sur route qu'elle venait de compléter au 17e rang, Bessette, interrogée sur l'« affaire Jeanson », a été limpide.

« Je pense que quand quelqu'un fait quelque chose de pas correct, il faut qu'il soit puni, a-t-elle tranché. On attendait juste de savoir quand ça allait sortir, et c'est sorti aujourd'hui. »

Ouch !

Elle a affirmé que la nouvelle n'avait pas affecté la concentration des Canadiennes, qui n'étaient donc plus que cinq à se préparer à prendre le départ de la course sur route, peu après midi. « C'est sûr que ce n'est jamais l'fun d'entendre des choses comme ça, mais nous autres, on n'a rien à voir là-dedans, a-t-elle dit. Ça concerne juste une personne.

« Elle est assez vieille pour savoir ce qu'elle fait et je n'en suis pas responsable. »

Manon Jutras, qui a pédalé durant deux ans aux côtés de Jeanson au sein de l'équipe Rona avant de joindre Bessette et l'équipe Saturn pour la dernière saison, s'est aussi dissociée de Jeanson.

« Je ne pense pas (que le cyclisme canadien soit éclaboussé par cette affaire), a-t-elle dit. On n'a aucune relation, Geneviève et les autres Canadiennes.

« Je trouve ça dommage pour le cyclisme, point. Je pense qu'elle devra faire face à la musique. Ce sont ses actions et elle doit en prendre les responsabilités. »

Une autre controverse...
Ah! oui, il y a aussi eu une course hier, une promenade de 124 kilomètres à l'issue de laquelle la meilleure Canadienne a été l'Ontarienne Sue Palmer-Komar, 13e, à 19 secondes de la gagnante, la Suédoise Susanne Ljunskog.

La Néerlandaise Mirjam Melchers et la Britannique Nicole Cooke se sont respectivement classées 2e et 3e.

L'affaire Jeanson n'était toutefois pas le seul incident malencontreux à avoir meublé négativement la préparation des cyclistes canadiennes. La veille, une réunion entre elles a causé des remous si importants chez les dirigeants de l'équipe que c'est sans les conseils d'un entraîneur, et avec un système radio les reliant entre elles seules, qu'elles ont pris le départ.

« On voulait ramener les filles ensemble, on a discuté de plein de choses entre nous, a raconté Lyne Bessette. Mais certaines des choses qu'on a dites n'ont pas plu à des gens.

« Ce n'est pas nous qui avons décidé (de ne pas avoir d'entraîneur), ç'a été décidé par nos superviseurs, a-t-elle poursuivi. Nous avons donc pris en charge nous-mêmes la course. »

Une équipe
« Il faut minimiser l'impact de tout ça, a toutefois déclaré Manon Jutras, 54e hier. C'est quand même nous qui faisons la course, qui poussons les pédales. »

Jutras est d'ailleurs celle qui a convoqué la réunion de la veille dans le but de forger l'esprit d'équipe.

« Une équipe pas formée par des lois ou des règlements, a-t-elle dit. C'est quelque chose qu'on sent à l'intérieur et je peux vous dire que sur la ligne de départ, nous étions cinq, mais nous étions prêtes. Mais il nous fallait aussi des jambes et un peu de chance ... »


page mise en ligne le 12 octobre 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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