Il y a eu David Millar et les autres. Hyper-favori du contre-la-montre individuel, le Britannique de 26 ans a non seulement répondu aux attentes, hier après-midi, il a écrasé la concurrence aux Championnats du monde de Hamilton.
Depuis 1999, le contre-la-montre des Mondiaux n'avait jamais été remporté par plus de 14 secondes. Millar, lui, a mis lm25 dans la gueule de son plus proche concurrent, le jeune Australien Michael Rogers, deuxième, qui a tout de même perdu une trentaine de secondes en raison d'une crevaison. L'Allemand Uwe Peschel a fini troisième à quelques dixièmes de Rodgers. Millar a bouclé les 41,3 kilomètres en 51:17.29 pour une moyenne de 48,319 km/h.
Avec cette victoire sans appel, Millar a effacé le mauvais sort du Tour de France, alors qu'un problème mécanique l'avait privé d'une victoire assurée dans le prologue. « Celle-là a été dure à avaler, a déclaré le Britannique, deuxième des Mondiaux de 2001. J'ai le sentiment que cette victoire est méritée puisque je suis le coureur le plus constant en contre-la-montre depuis quelques années. J'ai fait une sortie de 45 minutes en matinée et pour la première fois en 10 jours, je me suis bien senti. J'ai remercié le bon Dieu. »
Le Canadien Eric Wohlberg, 19e en 2002, espérait un autre résultat parmi les 20 premiers. Le vétéran de 38 ans, huit fois champion national de la spécialité, a toutefois dû se contenter de la 25e place, à 3:29.59 du gagnant. « Ça a été dur, en particulier lors du premier tour », a raconté Wohlberg.
À sa première présence à des Mondiaux dans la catégorie élite, Jean-François Laroche, 23 ans seulement, a appris à la dure, complétant l'épreuve à la 39e place, à plus de six minutes de Millar. Il faut dire que le Magogois avait remisé son vélo depuis trois semaines quand l'Association cycliste canadienne lui a lancé l'invitation il y a une dizaine de jours, en raison du forfait de Roland Green. Le costaud athlète avait déjà engraissé d'une dizaine de livres... ce qui lui a coûté dans les montées.
« Quand j'ai reçu l'appel, je vous jure que je n'ai pas dormi une seconde la nuit suivante ! a raconté Laroche, un étudiant en droit qui vient de faire son entrée dans le réputé cabinet montréalais Stikeman Elliott. Mon chrono est pratiquement égal à celui des Championnats canadiens (disputés sur le même parcours), alors je crois qu'on peut dire que j'ai réussi une bonne progression entre l'appel et la course. J'ai bien dosé mon effort: ni trop vite ni trop lent. C'était correct. »
page mise en ligne le 10 octobre 2003 par SVP