12 octobre 2003


La quotidien La Presse consacre entièrement les pages 2 et 3
de son premier cahier du 12 octobre 2003 à ce sujet.

Les autorités canadiennes manquent
de volonté, soutient le Dr Ayotte

« L'athlète a intérêt à trouver une bonne raison
pour expliquer cet hématocrite élevé... »

HAMILTON - Si les autorités canadiennes en matière de dopage sportif, en l'occurrence le Centre canadien pour l'éthique dans le sport (CCES) et les fédérations nationales, faisaient preuve d'une plus grande volonté, Geneviève Jeanson ne se retrouverait peut-être pas dans une telle situation, déplore Christiane Ayotte.

Le chef du laboratoire antidopage de l'Institut national de recherche scientifique (INRS) ne comprend pas que les athlètes canadiens ne soient pas soumis à des hématocrites comme celui qui a causé l'exclusion de Jeanson aux Championnats du monde de cyclisme sur route, hier matin.

« C'est choquant quand un athlète se retrouve dans une telle situation. Les athlètes s'entraînent très fort pour ces compétitions, qui souvent ont plus d'importance que les Jeux olympiques. Et là, elle (Geneviève Jeanson) doit s'en retourner chez elle. C'est un choc », a commenté Mme Christiane Ayotte, jointe chez elle hier soir.

Fédérations
Dans le cas du cyclisme et du ski de fond, les fédérations canadiennes savent très bien que leurs athlètes risquent d'être soumis à de tels types de tests.

Alors pourquoi ne font-elles pas des demandes de tests auprès des autorités concernées ? se demande Mme Ayotte.

« Au Canada, on est au stade du projet-pilote. à mon laboratoire, on possède l'analyseur sanguin en question. Il n'a servi qu'une quinzaine de fois au cours des deux dernières années... L'Agence mondiale antidopage effectue ce genre de tests. Ça commence à bouger, mais c'est dommage que ça n'ait pas bougé avant. »

« Je me fais dire qu'il y a un manque d'argent, a poursuivi la chercheuse. C'est vrai que pour recueillir les échantillons, ça prend un médecin et une infirmière sur place. Il faut aussi transporter les échantillons réfrigérés jusqu'au laboratoire, parce que la machine de notre laboratoire n'est pas portable. »

En attente des résultats
Cela dit, les commentaires de Mme Ayotte ne signifient pas qu'elle absout Geneviève Jeanson pour autant. Comme tout le monde, elle attend les résultats des analyses d'urine qui seront menées dans un laboratoire de Lausanne, en Suisse - le meilleur en la matière, selon elle.

« Ce n'est pas la première fois qu'un athlète se retrouve dans cette situation, a précisé Mme Ayotte. Il ne faut pas s'énerver tout de suite, parce ce n'est pas un cas de dopage révélé. Mais l'athlète en question a intérêt à trouver une bonne raison (pour expliquer cet hématocrite élevé)... »


page mise en ligne le 12 octobre 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
Qui sur SVP?