14 octobre 2003


Michael Barry, au centre, a réservé une heureuse surprise aux dizaines de milliers de partisans massés autour du circuit
en prenant le septième rang de la course sur route des Championnats du monde à Hamilton, dimanche après-midi.
photo : Martin Chamberland

Michael Barry : 100% vélo

À l'âge de cinq ans, Michael Barry «jouait » aux Championnats du monde sur son petit vélo dans les rues de Toronto, s'imaginant être Eddy Merckx, le légendaire cycliste belge quintuple vainqueur du Tour de France. Un peu plus de 20 ans plus tard, Merckx était dans les gradins pour assister à un exploit de celui qui le vénérait, petit enfant.

Barry, 27 ans, a réservé une heuureuse surprise aux dizaines de milliers de partisans massés autour du circuit en prenant le septième rang de la course sur route des Championnats du monde de Hamilton, dimanche après-midi. Il s'agissait du meilleur résultat canadien à des Mondiaux depuis que Steve Bauer, la deuxième idole de Barry, a raflé le bronze aux Mondiaux de Barcelone, en 1984.

« Même dans un an, je ne crois pas que je vais réaliser ce que je viens de réussir », a déclaré Barry quelques minutes après cette septième place obtenue avec le plus grand panache. Sa dernière ascension de Claremont Access, où il a rejoint des cracks tels Bettini, Van Petegem et Boogerd, restera gravé longtemps dans les mémoires des fans de vélo canadiens. Du style et de la classe, comme on dit dans le jargon cycliste.

« J'espère que ce que je viens de faire va motiver les jeunes à aller faire du vélo. Parce que le vélo, c'est un super sport », a-t-il raconté dans un excellent français, appris dans une école française de Toronto, à l'université et lors d'un stage avec le Vélo Club Annemasse, en France, de 1996 à 1998.

Le vélo a toujours occupé une place prédominante dans la vie de Barry, qui est marié à la coureuse américaine Dede Demet, 11e à Hamilton. Son père, un excellent cycliste amateur dans sa Grane-Bretagne natale, est propriétaire d'une boutique de vélo à Toronto. Dès l'âge de huit ans, le petit Michael partageait l'arrière d'un tandem piloté par son père lors d'une randonnée familiale dans les Alpes françaises.

Barry n'a pas mis de temps à se signaler sur la scène nationale, remportant de multiples compétitions sur piste. En 1996, il étale l'ampleur de son talent en se classant huitième des Mondiaux de Lugano, en Suisse, dans la catégorie espoirs (moins de 23 ans).

Après son passage en France, il fait sa marque sur le circuit nord-américain au sein de l'équipe Saturn. La prestigieuse formation américaine US Postal le remarque et lui fait signer un contrat pour la saison 2002. On parle ici de l'équipe de Lance Amstrong, qui sélectionne ses coureurs partout dans le monde avec le plus grand soin et dans le but précis d'entourer son leader.

Cette année, l'athlète de 6'2 et 149 livres a fait sa marque en prenant le 14e rang des Quatre Jours de Dunkerque, une prestigieuse course par étapes. Ses performances lui ont valu d'être sérieusement considéré pour épauler Armstrong dans sa conquête d'un cinquième titre consécutif lors du Tour de France 2003. Il a appris qu'il ne serait pas à la Grande Boucle seulement quelques jours avant le départ.

Qu'à cela ne tienne, Barry a participé à son premier Grand Tour, s'alignant sur la Vuelta espagnole en septembre. Sa 78e place au classement général peut paraître anecdotique à l'oeil du néophyte, mais il faut savoir que le seul Canadien au Tour d'Espagne s'est sacrifié pour l'éventuel gagnant, son coéquipier Roberto Heras, lui-même lieutenant d'Armstrong sur la Grande Boucle.

D'aucuns considèrent que la septième place de Barry aux Mondiaux de Hamilton va lui permettre de prendre le départ du prochain Tour de France au sein de US Postal, avec qui il vient de signer un contrat d'un an. En bout de ligne, c'est sans doute Armstrong qui va décider. Le Texan recherche deux qualités spécifiques chez ses équipiers. Un, il veut des coureurs qui pourront l'aider dans la montagne. Deux, il a besoin de gros rouleurs en prévision du contre-la-montre par équipe. Or, Barry est un coureur très complet, mais il n'est pas un hyper-spécialiste de l'une ou l'autre de ces épreuves.

« Savez, US Postal vient de gagner un cinquième Tour consécutif. Alors, pour ce qui est de ma participation éventuelle... a prudemment mentionné Barry, qui partage son temps entre sa résidence de Boulder au Colorado, et son appartement de Gérone, en Espagne. En tout cas, j'ai le sentiment que mon équipe a pleinement confiance en moi. On verra. »


page mise en ligne le 14 octobre 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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