Aubut n'est pas admis dans la voiture de l'équipe canadienne
HAMILTON - Les années se suivent et se ressemblent aux Championnats du monde de cyclisme sur route. Le torchon brûle toujours entre les dirigeants de l'Association cycliste canadienne et André Aubut, l'entraîneur de Geneviève Jeanson.
L'objet de la discorde est le même que lors des Mondiaux de Zolder, en Belgique, il y a un an : à moins d'un changement de dernière minute, Aubut ne pourra prendre place dans la voiture de l'équipe canadienne qui suivra Jeanson lors du contre-la-montre individuel de 20,8 kilomètres, présenté cet après-midi dans le centre-ville de Hamilton.
Raison invoquée par l'ACC : Aubut n'est pas un entraîneur national certifié et ne possède donc pas d'accréditation officielle pour les Championnats du monde. Par conséquent, il ne peut être admis dans la voiture suiveuse.
« On n'accepte pas d'entraîneur personnel dans les voitures. C'est une politique qui a été adoptée il y a un an par le comité haute performance de l'ACC afin d'éviter les malentendus », a expliqué hier midi Yvan Waddell, gérant de l'équipe canadienne à Hamilton, ajoutant qu'une fois préparé, un athlète devrait pouvoir livrer une performance maximale lors d'un contre-la-montre.
Ce dernier a toutefois laissé planer la possibilité d'accepter la requête d'Aubut plus tard dans la journée, sans donner plus d'explications. En début de soirée, le clan Jeanson a eu d'autres contacts avec l'ACC, mais devait attendre à ce matin pour connaître la décision finale. Hier, Aubut s'est rendu jusqu'au président de l'ACC, Bill Kinash, pour le convaincre du bien-fondé de sa requête, sans succès apparent.
« À la fin de la journée, c'est le coureur et son vélo, et c'est là-dessus qu'elle (Jeanson) devrait se concentrer », a déclaré Yuri Kashirin, entraîneur-chef de l'équipe canadienne, à un collègue du Toronto Star, hier, en fin d'après-midi. « La présence ou non de son entraîneur ne devrait pas avoir un impact. Ce n'est pas l'entraîneur ou le mécano qui est sur le vélo. Ce n'est pas important. Il y a des gens qui cherchent à faire des histoires avec ça. »
En entrevue, lundi, Aubut a affirmé que sa présence dans la voiture pouvait faire une différence dans la performance de son athlète. « Si elle ne respire pas de la bonne façon, je peux lui dire immédiatement (par l'entremise d'une oreillette). Même chose si elle n'utilise pas le bon braquet, a expliqué l'entraîneur. Un athlète devrait bénéficier de tous les éléments pour livrer la meilleure performance possible. »
Quatorzième de cette épreuve aux Mondiaux de 2002, Jeanson, 22 ans, n'a pas soufflé mot de cette controverse, préférant probablement se concentrer sur la course. La cycliste de Lachine ne croit pas que les deux montées sur le parcours vont avantager une grimpeuse comme elle.
« Il faudra être forte partout, a noté l'ancienne championne mondiale junior de la spécialité (1999). Il y a beaucoup d'endroits plats ou légèrement vallonnés, et il peut y avoir du vent. Là, on peut perdre le contre-la-montre. Des chances de gagner ? Pas vraiment. Peut-être un top 10... »
Lyne Bessette est l'autre coureuse canadienne qui prendra le départ de l'épreuve. En juin, l'athlète de 28 ans a remporté le championnat canadien de la spécialité sur le même parcours. Faudra voir si sa fracture de la clavicule, subie en course à la fin août, a handicapé sa préparation.
page mise en ligne le 8 octobre 2003 par SVP