Les nombreux admirateurs de la cycliste Geneviève Jeanson sont encore sous le choc. Comment imaginer que cette jeune femme, qui nous a séduits autant par sa spontanéité que par sa détermination, puisse être une tricheuse ?
Non, ça ne se peut pas ! Ne soutenait-elle pas elle-même, il y a quelques années : « Si je peux servir d'exemple aux jeunes, tant mieux ! Mais ils doivent savoir qu'il n'y a pas de raccourci. Ça prend énormément de détermination et de travail. Et pas question de dopage. Je ne crois pas être prête à sacrifier toute ma vie, à mourir à 50 ans. Je veux vieillir, avoir des petits-enfants, jardiner... »
Pas question de dopage... Pas de raccourci... Et pourtant, samedi, Jeanson n'a pu prendre le départ de l'épreuve sur route des Championnats mondiaux de cyclisme. Un test sanguin a révélé une concentration anormalement élevée de globules rouges dans son sang. Un tel résultat peut indiquer l'usage d'une hormone interdite, l'EPO.
L'examen d'un échantillon d'urine, au cours des prochains jours, pourrait faire la lumière sur l'origine du phénomène. Mais il est possible aussi que le mystère reste entier. Jeanson serait libre de continuer à courir, mais ferait à jamais face à un nouvel adversaire: la suspicion.
« Le dopage n'est pas une fatalité », pouvait-on lire dans une brochure remise l'été dernier aux participants du Tour de France. C'est pourtant à cette conclusion qu'en arrivent plusieurs athlètes : je n'ai pas le choix. Parce que, dans le sport « amateur » d'aujourd'hui, tout dépend de la victoire. Pas de médaille d'or, pas de commanditaires, pas de commanditaires, pas de sport... Combien finissent pas succomber ?
Souhaitons que le test de samedi ait été une aberration. Que Geneviève Jeanson soit propre. Souhaitons-le pour le sport, mais souhaitons-le surtout pour elle. Pour qu'elle puisse continuer à courir. Pour qu'elle puisse vieillir, avoir des petits-enfants, et jardiner... la conscience tranquille.
page mise en ligne le 14 octobre 2003 par SVP