Céline Galipeau : Le résultat de ce test était très attendu même si la principale intéressée, elle, affirme qu'elle ne craignait rien.
Aucune trace d'EPO, cette substance qui permet d'augmenter l'endurance, n'a été décelée dans l'urine de la cycliste Geneviève Jeanson.
Elle espérait probablement que sa réputation soit immédiatement lavée, mais bien des doutes persistent, notamment en ce qui concerne le taux élevé de globules rouges trouvé dans son sang.
Le reportage de Jean-Sébastien Cloutier.
(Un journaliste non identifié, lors de la conférence de presse du 11 octobre à Hamilton) : Est-ce que tu t'es dopée ?
Geneviève Jeanson : Non.
Jean-Sébastien Cloutier : Geneviève Jeanson a-t-elle dit la vérité ? Aujourd'hui, en tout cas, rien ne prouve le contraire. Les analyses n'ont trouvé aucune trace de la drogue EPO, qui aurait pu expliquer que son taux d'hématocrite, la quantité de globules rouges dans le sang, était trop élevé à Hamilton.
Par voie de communiqué la cycliste affirme : « Je ne suis ni surprise ni soulagée car je n'avais aucune inquiétude. Je n'ai jamais pris de substance interdite et il est donc impossible d'en trouver trace dans mon urine. »
Louis Barbeau (directeur général, Fédération québécoise des sports cyclistes) : C'est avant tout une excellente nouvelle et Geneviève peut maintenant se consacrer sur sa prochaine saison à venir.
Jean-Sébastien Cloutier : Son commanditaire Rona dit être derrière elle à 100 %.
Sa coéquipière Lyne Bessette, quant à elle, qui avait eu des mots durs pour Jeanson quand l'histoire a éclaté, regrette ce qui s'est passé. Elle aurait été mal informée.
Lyne Bessette : J'ai répondu sur le fait, comme je le fais habituellement. Puis avec un petit peu de recul, je suis très contente du résultat que Geneviève est négative et puis on va de l'avant pour les Jeux olympiques.
Jean-Sébastien Cloutier : Geneviève Jeanson évite donc une suspension de deux ans et surtout les conséquences catstrophiques qu'aurait entraîné un contrôle positif à l'EPO sur sa carrière et sa réputation. Mais, malheureusemnt pour elle, le doute est maintenant semé.
Marc Lemay (membre du Comité aviseur, Centre canadien pour l'éthique du sport) : Elle fait maintenant partie, malheureusement pour elle, de la liste des suspects. Et c'est sur et certain qu'elle ne pourra pas éviter les contrôles à l'avenir. Donc, elle devra être extrêmement prudente.
Jean-Sébastien Cloutier : En fait, une grande question demeure : pourquoi le taux d'hématorite de Geneviève Jeanson était-il trop élevé lors des tests sanguins d'Hamilton ?
Louis Barbeau : Est-ce que ce sont des raisons médicales, est-ce que c'est le simple fait de l'utilisation de la tente hypoxique, est-ce qu'il y a d'autres raisons, ça il y a certainement de son côté une démarche qui doit être faite afin de connaître l'explication.
Jean-Sébastien Cloutier : Geneviève Jeanson soutient que c'est la faute à la tente hypoxique, qui recrée pour l'athlète une atmosphère d'altitude et qui pourrait, dans certains cas, hausser le taux d'hématocrite. La cycliste n'a pas encore voulu dire quel était son taux à elle il y a deux semaines.
page mise en ligne le 24 octobre 2003 par SVP