« Depuis samedi, on dirait que les journalistes essaient tous de me mettre là-dedans.
Pis je trouve ça plate...» a mentionné Lyne Bessette, hier.
photo : Michel St-Jean
14 octobre 2003
Michel Tassé
Granby
La nouvelle a eu l'effet d'une bombe. Geneviève Jeanson a échoué un test sanguin administré par l'Union cycliste internationale, samedi matin, son taux de globules rouges étant plus élevé que la norme. Ce faisant, l'athlète de Lachine a été exclue de la course sur route des Mondiaux de Hamilton, présentée plus tard dans la journée.
Jeanson n'avait pas eu le temps de réagir que les membres des médias se jetaient sur Lyne Bessette afin de recueillir ses commentaires. Sachant que Bessette et Jeanson ne sont pas les meilleures amies du monde, ça risquait de faire de la bonne copie...
Et Bessette, prise à chaud, a déclaré: «Quand quelqu'un commet quelque chose de mal, cette personne doit être punie. On attendait de savoir quand ça allait sortir et c'est sorti aujourd'hui. C'est sûr que ce n'est jamais l'fun d'entendre des choses comme ça sauf que, nous (de l'équipe canadienne), on n'a rien à voir là-dedans. Ça concerne une seule personne. C'est tout.»
Ouf !
Les propos de Bessette ont causé une commotion. Depuis samedi, des choses pas très gentilles ont été dites à son sujet. Si certains ont vanté sa franchise, plusieurs autres ont déploré son manque de compassion envers une coéquipière, une Québécoise comme elle.
Jointe hier alors quelle était quelque part entre Hamilton et Lac-Brome, Bessette était manifestement mal à l'aise devant la tournure des événements.
«Depuis samedi, on dirait que les journalistes essaient tous de me mettre là-dedans, a-t-elle dit. Pis je trouve ça plate...»
Lorsqu'on lui a demandé si elle était prête à réitérer ses commentaires, Bessette a hésité avant de finalement dire «non».
«Écoute, on nous a dit que Geneviève avait échoué un test de l'UCI, sans plus d'explications. Moi, quand je pense à un test de l'UCI, je pense à dopage. Si on nous avait dit qu'elle avait simplement été déclarée inapte à courir en raison d'un taux de globules rouges trop élevé, je n'aurais pas réagi de la même façon, c'est clair. Parce que là, vois-tu, ça change les affaires.»
Bessette a continué en disant que, «avoir su, j'aurais supporté Geneviève.
«Là, puisque j'ai les bonnes informations, je suis désolée pour elle. J'espère maintenant que le résultat de l'analyse d'urine sera négatif. Ces affaires-là, ce n'est jamais bon pour notre sport.»
Évidemment, on n'a pu résisté à la tentation de lui demander si elle aurait réagi aussi fortement, samedi, si il avait été question d'une autre coureuse que Jeanson, sa grande rivale.
«Oui, j'aurais réagi de la même façon, a lancé Bessette, manifestement agacée. Je te jure que j'aurais réagi de la même façon.»
Elle a néanmoins répondu à toutes nos questions, sauf une fois. C'est lorsqu'on lui a demandé au sujet de ce petit bout de phrase plutôt assassin: «On attendait de savoir quand ça allait sortir...»
«Je ne veux pas commenter ça...», a-t-elle répliqué, pressée de passer à un autre sujet.
Après avoir échoué le test sanguin de l'UCI, Jeanson a dû soumettre un échantillon d'urine qui a été envoyé à un laboratoire de Lausanne. Les experts suisses tenteront de déterminer si la cycliste a fait usage de produits dopants.
Lee résultat de l'analyse devrait être connu au cours des prochains jours.
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