Jean-Sébastien Massicotte
Il suffit de prendre la route pour en apercevoir. Empilés à l'arrière d'une voiture, les vélos d'une famille au grand complet, vous dépassent allègrement sur la 40. Roues qui tournent et guidons au vent, doit-on s'inquiéter de ces arrimages (parfois imposants) qui apparaissent sur les pare-chocs ?
Les porte-vélos, fixés à l'attache-remorque (hitch) des véhicules, gagnent en popularité chez les automobilistes, amateurs de sports cyclistes. « C'est le meilleur rapport qualité-prix », estime Daniel Careau, de la boutique Québec Sportif. Il croit que la facilité d'installation des bicyclettes à l'arrière, plutôt que sur le toit, explique le succès du concept. Il se veut un choix plus solide, au support fixé par sangles, sur le coffre arrière, modèle qui serait même « en vole d'extinction », selon le spécialiste.
Mais attention, certaines précautions sont à prendre quant à l'utilisation de ce système d'attache. « Il faut tenir compte de l'effet de levier », souligne Mario St-Pierre, relationniste à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). Sous l'effet des vibrations et en présence d'un poids important, il peut se produire un bris du côté du support ou encore des dommages au châssis du véhicule. « C'est de la physique pure et simple », renchérit Daniel Careau.
Comment faire pour éviter de tels problèmes ? D'après le représentant de Québec Sportif, l'élément-clé est la robustesse de l'attache-remorque et non uniquement la capacité de remorquage du véhicules. Ce sont les dimensions et l'emplacement de l'attache qui déterminent le nombre de vélos que la voiture ou le camion peut supporter. « Pour quatre ou cinq vélos, il faut absolument un hitch de deux pouces », précise M. Careau. Le manufacturier automobile dictera les installations possibles.
« C'est surtout la suspension qui écope », avise Dave, conseiller chez Rack ultra. Il croit que ce moyen pour transporter les vélos (surtout lorsqu'il y en a plusieurs) est mieux adapté aux véhicules sport utilitaires et autres 4 x 4.
Aucune règle particulière
Quoi qu'il en soit, aucune règle particulière ne limite l'utilisation de ce matériel. Tout comme pour les autres types de porte-bagages, c'est la réglementation du Code de la sécurité routière qui s'applique, notamment l'article 471.
Celui-ci stipule, entre autres, que « nul ne peut conduire ou laisser conduire un véhicule routier dont le chargement n'est pas solidement retenu ou est recouvert de manière à réduire le champ de vision du conducteur ou à masquer ses feux et ses phares (... ) ». À la SAAQ, on estime que le règlement, bien que général, est suffisant pour contrer les abus. Il revient aux policiers d'interpréter l'article, selon lequel il est possible d'encourir une amende pouvant aller jusqu'à... 2100 $.
Comme l'illustre Richard Gagné, relationniste à la Sûreté du Québec, un automobiliste qui perd son chargement pourrait se voir infliger un constat d'infraction. Il rappelle qu'il peut également en être ainsi pour une plaque d'immatriculation ou des feux arrière cachés. Même chose si les bicyclettes excèdent la largeur du véhicule. Si le chargement dépasse de plus d'un mètre à l'arrière, sans la présence d'un fanion réglementaire, ou encore s'il dépasse deux mètres, malgré la présence d'un drapeau, une infraction est commise.
Nombre de bicyclettes transportées, type de support utilisé ou grosseur de la voiture, rien n'empêche les installations les plus variées, si ce n'est les recommandations des fabricants de porte-vélos. « Tant que le conducteur respecte le Code... », résume l'agent Gagné.
Incidents rares
Selon son expérience, les incidents impliquant les supports pour attache-remorque sont excessivement rares. Il ne se souvient pas d'un accident dans la Vieille Capitale, causé par le décrochage de ce type d'accessoire.
« C'est aussi sécuritaire qu'un support fixé au toit » assure pour sa part Daniel Careau. Où est le danger d'après le marchand ? « Les problèmes arrivent plus souvent lorsque les gens oublient d'attacher adéquatement... leur vélo! »
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