RIMOUSKI - La notion de cyclotourisme a pris tout son sens hier lors de la journée parfaite vécue hier par les 1900 cyclistes du Grand Tour.
Ciel bleu, soleil radieux, température jusqu'à 28 Celsius et petit vent de dos en prime. Qui plus est, un circuit optionnel permettait de traverser le superbe parc du Bic le long de la coulée Blanchet.
Tout portait à la balade à vitesse modérée pour prendre le temps de jouir des panoramas et de s'arrêter pour immortaliser sa présence dans le Bas-Saint-Laurent.
Principaux points d'intérêt : le lac Saint-Mathieu derrière le village de Saint-Mathieu-de-Rioux ainsi que la vue sur le village de Saint-Fabien et les collines du Bic depuis les hauteurs du 2e Rang Ouest.
Tout se déroulait à merveille comme pour ajouter une dernière tache de couleur au beau tableau en train de se peindre au 11e Grand Tour qui fait relâche aujourd'hui à Rimouski.
Même les organisateurs doivent se pincer en prenant connaissance des statistiques. À peine cinq abandons par jour en moyenne et seulement deux fractures de clavicule à signaler !
« Les gens arrivent bien mieux préparés qu'avant, note Joëlle Sévigny, P.-D.G.du Grand Tour. Ils s'entraînent pour être en mesure de compléter tous les parcours. »
Il ne faut pas s'étonner d'apprendre que les véhicules affectés à l'abandon sont surnommés « camions de la honte »...
Ouvert à tous
Néanmoins, il ne faudrait pas croire que le Grand Tour est réservé aux grosses cylindrées. Bien sûr, certains roulent à tombeau ouvert, mais de nombreux Grand-Toureurs conservent des moyennes inférieures à 25 kilomètres à l'heure.
À preuve, mon compagnon de chambre René Goudard, enseignant retraité du Collège Français, qui a quitté Montpellier pour s'établir à Montréal en 1970 et a roulé toute sa vie, c'est-à-dire depuis les années 1930.
« Je garde une moyenne d'environ 18 km/h, mais j'ai toujours complété les étapes quotidiennes des quatre Tours auxquels j'ai participé, souligne cet homme âgé de 74 ans. Je pars tôt et j'arrive tard, mais je n'abandonne jamais. »
Les plus à risque sont les recrues téméraires comme le journaliste du Journal de Montréal. Mégachute à 50 km/h dans un fossé au bas de la descente sinueuse menant de Saint-Fabien au parc du Bic, puis dérailleur arrière tordu en reprenant la route après la halte-dîner au village du Bic.
Les dommages sont uniquement matériels, mais les leçons seront bien retenues.
L'itinéraire du Grand Tour est d'ailleurs conçu en fonction d'apprivoiser ou de renouer en douceur avec les règles de base et les automatismes du cyclisme sur route. Trois parcours quotidiens d'une longueur moyenne de 75 kilomètres avec des difficultés grandissantes avant d'entrer dans le vif du sujet de la deuxième moitié de la semaine et ses trois itinéraires quotidiens sur quatre d'une distance supérieure à 109 kilomètres.
Les mollets sont endurcis, les réflexes plus aiguisés, les techniques de base réapprises... Il est temps de passer aux choses sérieuses en route vers Dégelis, le Nouveau-Brunswick, Cabano, puis le retour vers Saint-Pascal de Kamouraska.
GRAND TOUR 2004 |
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Toutes les chroniques de Martin Smith sur le Grand Tour 2004.
page mise en ligne le 3 août 2004 par SVP