QUÉBEC - En prenant son café à sa résidence du lac Saint-Joseph, hier matin, l'homme d'affaires Louis Garneau ne se doutait pas qu'il sauverait la vie de deux motoneigistes engoufrés dans les eaux glaciales du lac.
Stéphane Desforges
Pas plus que Marie-Josée Paradis et Serge Gingras, deux résidants du secteur, n'appréhendaient l'accident qui les attendait en plein milieu du lac.
Avant de quitter pour la randonnée Mme Paradis était inquiète.
« La journée était trop belle et je me questionnais sur la sécurité d'aller sur le lac puisque le mercure frisait le 0 degré », a relaté, une fois au chaud, la rescapée.
Malgré tout, les deux comparses ont enfourché leur motoneige neuve pour aller faire un tour sur le lac en empruntant une piste faite par les résidents.
Chute
À un moment, lorsqu'ils croyaient traverser une phase plus en slush,
qui était en fait une énorme crevasse d'une quinzaine de pieds de large, la motoneige du couple s'est litéralement enfoncée dans l'eau froide. Heureusement, au même moment, les membres de la famille Garneau suivaient des yeux le parcours des motonoigistes sur le lac, au chaud, dans leur résidence.
Après la chute, le temps est devenu long pour Marie-Josée et Serge qui estiment être restés entre 5 et 10 minutes dans l'eau. «J'ai tellement paniqué. J'ai essayé en premier lieu d'enlever mon casque, car j'étouffais, et ce, tout en se débattant pour rester à la surface », raconte, encore sous le choc, Marie-Josée en soulignant la pesanteur de ses vêtements de motoneige. Pendant que sa femme essayait de rester à la surface, Serge tentait en vain de grimper sur la couche de glace.
« La glace était en pente à 45 degrés et je glissais à chaque tentative », relate Serge. Coup de chance, l'homme réussit à s'extirper de l'eau et s'affaire à sortir sa conjointe. Au même moment, les procédures d'urgence sont enclenchées et les Garneau se démènent pour sauver les motoneigistes plongés dans un trou à environ 1000 pieds de la rive.
« Nous avons paniqué pratiquement plus qu'eux », relate, énervée, madame Garneau, qui a appelé les secours. Louis est allé chercher la motoneige et l'a attachée à un radeau afin de ne pas couler si la glace cédait à nouveau. Aidé d'un employé de Bell qui travaillait autour de la maison, il s'est rendu à quelques pieds du couple afin de leur tendre une corde pour les tirer.
« Je savais qu'il fallait faire vite. C'était la première fois que j'avais à faire une intervention d'urgence et l'adrénaline était présente. J'ai essayé de rester calme, mais je pensais à mes enfants qui patinaient proche du trou, la veille. J'avais aussi surtout peur que ça me pète sous les pieds », raconte le sportif, qui avoue avoir souffert d'hyperventilation sur le moment.
Sains et saufs
Sains et saufs, les deux adultes ont été traînés jusqu'au chalet. Déshabillés et plongés dans un bain chaud, Marie-Josée et Serge ont profité, sans le vouloir, de l'expertise de la maison et se sont enveloppés de vêtements thermiques. Quelques heures après l'accident, à tête plus reposée, les motoneigistes ont remercié chaudement leur sauveur. « Je n'en croyais pas mes yeux que monsieur Garneau arrive. Je ne voyais personne et j'étais en train de me dire que c'était fini », raconte Marie-Josée, la voix empreinte d'émotion.
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Note du webmestre : Pourquoi cet article sur un sauvetage se retrouve-t-il dans les VÉLO NOUVELLES, se demanderont peut-être nos lecteurs de l'extérieur du Québec ?
C'est que Louis Garneau est une figure très connue de l'univers cycliste canadien. Champion canadien en 1978, il a participé aux Jeux du Commonwealth en 1978 et en 1982, à trois championnats du monde et aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984.
Il dirige maintenant l'entreprise qui porte son nom qui vend des vêtements de sport et des vélos à travers le monde.
page mise en ligne le 30 décembre 2004 par SVP
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