Pendant que les vacanciers s'adonnent au doux plaisir du ski, des cyclistes dévalent les pistes en vélo à des vitesses pouvant atteindre 80 km/h. Plus spectaculaire que dangereux, le freeride d'hiver version deux roues...
Aurore Lehmann
« On était tannés de regarder nos vélos traîner dans le salon... »
Tannés et aussi pas mal allumés, les habitués des circuits de descente en ont eu assez d'attendre les beaux jours pour pratiquer leur loisir favori et se sont inventé une nouvelle passion, sur neige cette fois. Trois stations de ski ont accepté de jouer le jeu et, depuis, ils sont près de 200 coureurs à se retrouver chaque hiver sur un circuit spécialement conçu autour d'épreuves musclées et rassemblant la crème du vélo de descente. Moyenne d'âge : 25 ans. « À 26 ans, on est déjà un vieux de la vieille », ironise Charles Mercier, qui représente les descendeurs au sein de la Fédération québécoise des sports cyclistes.
Quand la neige est dure, les coureurs peuvent atteindre la vitesse de 80 km/h. Ce qui fait dire à David Ruel, responsable de l'événement pour la station du Mont Sainte-Anne, que les meilleures conditions sont réunies lorsque la température atteint -30 degrés Celsius. À cette vitesse, la véritable gageure est de rester sur le vélo et pour ça, il faut de la chance : le sport repose sur le hasard plus que sur les prouesses du coureur. « La seule chose à savoir, c'est qu'il faut éviter le plus possible d'utiliser les freins et qu'il faut bien positionner son corps, comme en ski. C'est tout. Sur le reste, on a aucune prise ! »
Moins technique que les courses de descente habituelles, la discipline emprunte à la planche à neige ses infrastructures et ses types de courses. Slaloms à quatre coureurs, épreuves de sauts spectaculaires et cross-country : tout est bon pour se donner le grand frisson. La particularité de la descente en hiver, c'est le plaisir que procure la perte de contrôle. Une « poussée d'adrénaline » sans aucun danger : les chutes sont amorties par la neige. Depuis ses débuts en 1996, le circuit n'a enregistré aucun accident majeur, juste de petites égratignures, la routine en somme pour ces accros de la vitesse et du risque.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, le sport ne compte pas beaucoup de novices. Dévaler les pistes sur son vélo ne s'improvise pas. Pour s'en assurer, il suffit de jeter un coup d'oeil à l'équipement des bikers. Il faut compter entre 3000 et 10 000 dollars pour se procurer un vélo capable de résister au choc de la descente. Un véritable investissement, auquel il convient d'ajouter les divers éléments de protection similaires à ceux utilisés pour le motocross. À moins d'avoir déjà quelque expérience en vélo de montagne, la descente s'apparentera à une vraie cascade. Avis aux amateurs de sensations fortes...
Ludique, la descente en hiver fait généralement office d'entraînement pour les professionnels du vélo de montagne, avant le retour de la belle saison. En témoigne la présence régulière de champions cyclistes lors de ces événements, à l'image de Marie-Hélène Prémont, médaillée d'argent aux Jeux olympiques d'Athènes en cross-country. Une présence qui n'enlève rien à l'aspect amical qu'ont conservé ces rencontres au fil des ans. Pas vraimennt considérée comme une discipline à part entière, la descente d'hiver ne fait pas encore courir les commanditaires, ce qui lui confère un aura tout spécial.
Les dates du circuit 2005 : Au Mont Sainte-Anne les samedi 15 et dimanche 16 janvier, à Gleason le 5 février et à Stoneham le 26 février.
page mise en ligne le 12 décembre 2004 par SVP
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