On lui donnait un an à vivre
QUÉBEC - Alors qu'on lui donnait un an à vivre en 1987, Randolph Westphal pédale toujours aux quatre coins du monde, 16 ans plus tard.
Le courageux individu n'a pas d'adresse. Le cycliste de 45 ans n'en est pas non plus à sa première visite à Québec. Un café à la main, cet ambassadeur de courage était assis confortablement dans un des fauteuils du lobby d'un grand hôtel de la ville lorsque le Journal l'a rencontré.
«I'm tired! » (Je suis fatigué) prévient-il. Et pour cause... Son périple l'a récemment amené à traverser toute la ligne d'hiver de Québec à Gaspé, puis à Terre-Neuve, au La brador et à la baie d'Hudson. Après avoir même parcouru l'Alaska deux fois, il dit préférer la neige à la pluie !
D'ailleurs, Randolph Westphal projette de faire inscrire le nombre de jours parcourus sous une température inférieure au point de congélation. « J'ai même roulé 22 jours d'affilée à - 20 degrés ! »
Je crois en la vie »
Le cycliste parle de son récit avec une énergie déconcertante. « L'être humain est tellement fort, j'ai besoin de me battre. Quand le moral est solide, vous pouvez battre le cancer. Il ne faut surtout pas s'asseoir et attendre la mort. Je crois en la vie », clame celui qui inspire bien des malades.
« Les gens m'aident beaucoup et me supportent dans mon voyage. La population de Québec est très accueillante et je les remercie. » Ironie du sort, c'est à Montréal qu'il a appris qu'il souffrait d'un mélanome malin en 1992.
Après 20 mois de traitements et plusieurs chirurgies, cet informaticien allemand décide de tout plaquer pour répandre son message d'encouragement. Il fréquente aujourd'hui une Montréalaise rencontrée en 2002. Une femme qu'il a bien hâte de retrouver après une longue attente.
Pour le directeur général de la Fondation québécoise du cancer, David Côtes, Randolph représente un exemple de survie extraordinaire et une incroyable source de motivation.
« Sans le financer, nous lui donnons un coup de main pour les services et nous lui donnons un espace pour rédiger ses aventures. Les gens commencent à le reconnaître et font parfois demi-tour pour lui donner un peu d'argent. »
Note du webmestre L'auteur de l'article, Jean-François Racine, membre de l'équipe cycliste Les Espoirs de Laval en 2003, est maintenant journaliste au Journal de Québec.
À consulter : Randolph Westphal World Bike Tour
page mise en ligne le 3 février 2004 par SVP