Jeanson obtient sa license...
aux États-Unis !
Devant le refus de la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) de lui émettre une licence, Geneviève Jeanson s'est tournée vers la fédération... américaine !
À la « suggestion » de l'Union cycliste internationale et avec « le support et l'assentiment » de l'Association cycliste canadienne (ACC), Jeanson a demandé et reçu une licence de USA Cycling, le pendant américain de l'ACC, a fait savoir Daniel Larouche, porte-parole de la cycliste de Lachine, hier.
« Geneviève passe de huit à neuf mois aux États-Unis et la plupart de ses courses ont lieu là-bas », a expliqué M. Larouche. Cette façon de procéder ne posait donc aucun problème.
Jeanson avait d'abord formulé une demande de licence à la FQSC, l'organisme qui détient le pouvoir délégué par l'ACC pour émettre les licences au Québec. Or, le conseil d'administration de la fédération québécoise refuse de procéder tant qu'elle n'aura pas reçu le rapport d'un comité devant lequel Jeanson a paradé en décembre.
Ce comité, formé de représentants de l'ACC et de la FQSC ainsi que d'un médecin et d'un physiologiste, a été mis sur pied pour faire la lumière sur son exclusion de la course sur route des Mondiaux de Hamilton, en octobre dernier.
Un des membres du comité a jugé ne pas détenir toutes les informations nécessaires pour formuler une opinion scientifique, ce qui a retardé l'émission du rapport, a indiqué Louis Barbeau, directeur général de la FQSC, hier.
« Il n'était pas en mesure d'émettre une opinion sur l'état de santé de Geneviève et les événements qui ont mené à son taux d'hématocrite anormalement élevé à Hamilton », a expliqué M. Barbeau. Le conseil d'administration veut s'assurer de la santé de sa coureuse avant de lui délivrer une licence. « On ne veut pas qu'il lui arrive quelque chose en course. La situation est exceptionnelle au même titre que l'était la situation de Geneviève à Hamilton. »
Selon M. Larouche, cette dernière a fourni les informations manquantes peu après en avoir été informée, plus tôt ce mois-ci. La FQSC refusant toujours de répondre à sa demande de licence, Jeanson a embauché un avocat afin de faire valoir ses droits avant d'apprendre, par l'entremise de la fédération canadienne, qu'il lui était possible d'obtenir une licence aux États-Unis. Manifestement, la FQSC et l'ACC ne s'entendent pas sur la façon de traiter Jeanson.
Quoi qu'il en soit, Jeanson a retiré sa demande de licence à la FQSC et entend être du départ de la classique Tucson, en Arizona, du 5 au 7 mars.
Précisons toutefois que Jeanson ne portera pas les couleurs des États-Unis si elle devait participer aux Jeux olympiques. «Michael Barry est licencié aux États-Unis et ça ne l'a pas empêché de finir septième aux derniers championnats du monde avec un maillot du Canada sur les épaules », a fait remarquer M. Larouche.
La pratique est d'ailleurs généralisée dans le peloton européen, où les coureurs lèvent leur licence dans le pays où ils s'entraînent. On pourrait citer l'exemple de l'Allemand Jan Ullrich, qui a sa licence en Suisse, ou de l'Italien Mario Cipollini, qui lève sa licence à Monaco.
page mise en ligne le 25 février 2004 par SVP