15 juin 2004

L'UCI a 30 jours pour contester la sentence des autorités américaines

Jeanson : un simple avertissement

Geneviève Jeanson s'en est tirée.

Malgré le fait qu'elle ait omis de se présenter à un test antidopage à l'issue de la Flèche Wallonne, le 21 avril dernier, en Belgique, la cycliste de Lachine n'a reçu qu'un simple avertissement et s'est vue imposer une amende de 500 francs suisses (500 dollars) après s'être expliquée, vendredi, devant un comité d'arbitrage de l'American Arbitration Association (Jeanson court sous licence américaine).

Selon les règles de l'Union cycliste internationale (UCI), Jeanson était passible d'une suspension pouvant aller jusqu'à six mois. Elle aurait donc pu rater les Championnats canadiens, qui se tiendront à Kamloops à la fin du mois. Un événement crucial puisque Jeanson est l'une des quatre Canadiennes à avoir répondu aux critères de qualification pour les Jeux d'Athènes, avec Lyne Bessette, Sue Palmer-Komar et Manon Jutras.

Ces quatre cyclistes luttent pour les trois postes disponibles.

Aussi, Jeanson, âgée de 22 ans, aurait pu carrément rater les Jeux olympiques.

« On ne pouvait pas demander mieux, a admis hier l'avocat de Jeanson, Me Jean-Pierre Bertrand. Geneviève est très satisfaite et très soulagée. »

Me Bertrand a ajouté que l'UCI et l'Agence américaine antidopage demandaient toutes deux une sanction «importante». La cause a finalement été portée devant le tribunal d'arbitrage.

L'UCI a maintenant 30 jours pour contester cette sanction devant le Tribunal arbitral du sport, basé à Lausanne.

Audition à Montréal
Selon ce qu'a expliqué Me Bertrand, c'est vendredi dernier, dans ses bureaux, que s'est tenue l'audience devant le comité formé de trois juristes américains.

« Geneviève a été longuement questionnée, ils (les membres du comité) n'ont vraiment pas pris ça à la légère », a déclaré Me Bertrand.

Dans son témoignage, Jeanson a invoqué les circonstances inorthodoxes entourant les tests antidopage qu'elle avait subis avant même le début de cette épreuve du 21 avril.

On se souvient qu'elle a d'abord été informée que l'échantillon sanguin A prélevé en matinée mdiquait un hématocrite - taux de globules rouges dans le sang - de 49,5 %, donc dépassant la limite de l'UCI fixée à 47%.

Curieusement, l'analyse de l'échantillon B, prélevée en même temps que le A, a montré un hématocrite de 44,9 %. L'UCI lui a donc finalement permis de prendre le départ de la course.

Les médecins qui ont procédé à ces tests ont d'ailleurs été entendus en conférence téléphonique par le comité d'arbitres, vendredi dernier.

Une athlète qui se disait perturbée
Cet incident, entre autres, aurait perturbé Jeanson au point de ne pas s'informer, une fois l'épreuve complétée, de l'identité des coureuses appelées pour un autre test antidopage, dont elle faisait partie.

« Les arbitres ont jugé que son état d'esprit était suffisamment perturbé pour avoir manqué le test », a indiqué l'avocat de la cycliste.

Si l'UCI décidait de ne pas porter la cause en appel, Jeanson aurait ainsi la voie libre pour Athènes puisque la cause impliquant le Dr Maurice Duquette devant le Comité de discipline du Collège des médecins, à laquelle elle est également mêlée, ne devrait se poursuivre qu'à l'automne.


page mise en ligne le 15 juin 2004 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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