15 juin 2004

Chacun pour soi ?

Le Grand Prix cycliste de Beauce s'amorce aujourd'hui

QUÉBEC -Le Grand Prix cycliste de Beauce sera lancé, comme le veut la tradition, à Québec, ce matin, sur une Grande Allée toute neuve. Pour une poignée de coureurs canadiens, cette 19e présentation de l'épreuve représente l'avant-dernière occasion d'impressionner les sélectionneurs avant les Jeux olympiques d'Athènes.

Après s'être démenés pendant plusieurs mois afin de permettre à leur pays d'aligner trois coureurs au départ de la course sur route des JO d'Athènes, les cyclistes canadiens doivent maintenant se battre entre eux.

Absent en Beauce, l'Ontarien Michael Barry est pratiquement assuré de sa sélection en vertu de sa position de meilleur Canadien au classement de l'Union cycliste internationale. Reste donc Charles Dionne, Dominique Perras, Eric Wohlberg, Gord Fraser et Mark Walters pour les deux postes restants. Cette semaine, ces cinq coureurs voudront donc tout jeter sur les routes de la Beauce avant le test ultime, les championnats canadiens, présentés du 24 au 27 juin à Kamloops.

Situation incongrue
Si Fraser (Health Net), qui connaît une saison du tonnerre et Walters (Navigators) pourront compter sur l'aide de leurs coéquipiers habituels, il en va autrement pour les trois autres. Dionne, Perras et Wohlberg devront en effet évoluer ensemble au sein de l'équipe nationale canadienne, leurs équipes professionnelles respectives s'étant retirées en raison, entre autres, de la tenue simultanée des essais olympiques américains.

Perras et Dionne conviennent que la situation est plutôt incongrue. « C'est sûr que l'absence de mon équipe (Ofoto) me déçoit, a réagi Perras lors d'un entretien téléphonique, hier. Dans l'équipe nationale, il y a d'autres gars qui ont des ambitions légitimes. Je ne m'attends donc pas à ce que Charles ou Eric m'attendent si j'ai une crevaison. En même temps, on est assez professionnels pour se respecter et ne pas se tirer dans les pattes. Il y a moyen d'agir selon un gentlemen's agreement. »

Déçu lui aussi de l'absence de son équipe Webcor, Dionne ne sait pas trop à quoi s'attendre avec l'équipe canadienne. « C'est dur à dire, a raconté le sprinter de Saint-Rédempteur. Chose sûre, c'est assez spécial. Ça va être deux courses en une. Normalement, le directeur sportif (Jacky Hardy) me connaît un peu. S'il y a une arrivée groupée, il n'y a pas de doute que c'est moi le plus rapide de l'équipe. Pour le reste, il s'agira de se tenir à l'avant et de s'organiser selon qui fera partie des échappées.»

Parcours modifié
Le parcours du 19e Grand Prix cycliste de Beauce Postes Canada, qui se déroule jusqu'à dimanche, a été passablement modifié par rapport à l'an dernier. Ça commence dès aujourd'hui alors que les quelque 110 coureurs devront franchir 12 fois la côte Gilmour, un casse-pattes, comparativement à huit fois en 2003. Le départ sera donné sur la Grande Allée, restaurée au coût de 4,1 millions l'automne dernier. Le maire de Québec, Jean-Paul L'Allier, sera là ce matin pour couper le ruban.

« On aura déjà une bonne indication du reste de la course après la première étape », croit Perras, champion canadien sur route et huitième en Beauce l'an dernier.

L'étape de demain, une boucle de 180 kilomètres autour de Saint-Joseph-de-Beauce, promet d'être sélective. L'approche du mont Mégantic, point d'orgue de l'étape de vendredi, se fera également par une autre route, qu'on dit passablement accidentée. « Ce sera le Grand Prix de Beauce le plus dur qu'il n'y a jamais eu », prévoit Dionne, qui se dit dans d'excellentes dispositions.

Ce dernier retrouvera sur son chemin plusieurs sprinters de renom, dont son bon ami Fraser, qui l'a projeté dans les barricades vers la fin d'une étape de la Classique Redlands, au printemps. La rivalité est toujours aussi forte entre les deux hommes, mais Dionne promet de ne pas s'en laisser imposer. « Plus la course est importante, plus ça demande de hausser son niveau de risques. On parle quand même de risques calculés, parce que ce n'est pas le temps de se blesser. »

Maux de tête
Le conflit d'horaires avec les essais olympiques américains a causé bien des maux de tête aux organisateurs du Tour de Beauce, qui ont néanmoins réussi à former un peloton de haut calibre. Certes, John Lieswyn et Chris Baldwin, respectivement premier et deuxième en 2003, ne sont pas là, mais on compte sur le retour de deux bonnes équipes polonaises, Hoop CCC-Polsat et Action (ancienne MROZ), qui pourraient bien faire la loi en Beauce.


page mise en ligne le 15 juin 2004 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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