Pour Louis Barbeau, il est clair que Geneviève Jeanson ne risquerait pas de rater les Jeux olympiques d'Athènes si son entourage avait fait son boulot.
Le directeur général de la Fédération québécoise des sports cyclistes a réagi ainsi à la nouvelle voulant que Jeanson soit passible d'une suspension pouvant l'écarter des Jeux pour avoir omis de se présenter à un contrôle de dopage, à l'issue de la compétition belge la Flèche Wallonne, le mois dernier, en Belgique.
« Geneviève a subi un test antidopage le matin de la course, alors oui, il est très possible qu'elle ait été perturbée par cela, a affirmé Louis Barbeau hier. Par contre, il y a des gens autour d'elle qui auraient dû s'informer après la course. Quelqu'un n'a pas fait sa job... »
La cycliste de Lachine aura l'occasion de s'expliquer cet avant-midi puisqu'elle doit être présente à la conférence de presse de lancement de la Coupe du monde cycliste féminine de Montréal, a confirmé hier le porte-parole de son commanditaire Rona.
Le 21 avril dernier, Jeanson a omis - et non refusé - de se présenter à un contrôle de dopage à l'issue de la compétition la Flèche Wallonne.
Cet accroc peut lui valoir un simple avertissement ou encore une suspension de un à six mois. La sanction devrait être connue d'ici à deux semaines.
Dure journée
Il semble que cette journée du 21 avril ait été plutôt rocambolesque pour Jeanson.
Tout comme à Hamilton l'automne dernier, lors des championnats du monde de cyclisme sur route, Jeanson a reçu, en matinée, la visite de l'équipe antidopage de l'Union cycliste internationale pour recueillir deux échantillons sanguins. Un peu plus tard, on lui a téléphoné pour l'informer qu'elle ne pourrait prendre le départ en raison d'un taux d'hématocrite - le taux de globules rouges dans le sang - dépassant la limite de 47 % imposée par l'UCI.
Étonnamment, le second échantillon a révélé un taux d'hématocrite tout à fait acceptable. Elle a donc pu participer à la course et a terminé 30e.
Tout le brouhaha de la matinée aurait toutefois fait oublier à Jeanson de se soumettre à un autre contrôle de dopage, prévu après la course.
Une autre aventure
Par ailleurs, les résultats diamétralement opposés obtenus avec les échantillons sanguins intriguent sérieusement Louis Barbeau.
« Il semble que le premier échantillon ait montré un taux d'hématocrite de 49,3 et le second, de 44,9, a-t-il souligné. On ne parle pas d'un mince écart ici. Avec de tels résultats, on est en droit de se demander si ces tests sont fiables. »
Chose certaine, ce nouvel incident n'a rien pour apaiser les soupçons à l'endroit de la coureuse.
« C'est sûr que ça continue d'alimenter les discussions et les suspicions, a déclaré Barbeau. Les gens vont commencer à se demander pourquoi ce genre de chose arrive toujours à la même athlète. »
Cet épisode s'ajoute donc à celui survenu à Hamilton et à la cause du Dr Maurice Duquette, toujours devant le Comité de discipline du Collège des médecins.
Le Dr Duquette est accusé d'avoir administré de l'erythropoïétine (EPO), une substance dopante interdite, à plusieurs patients, dont Jeanson. Il avait d'abord plaidé coupable aux chefs d'accusation concernant la cycliste avant d'obtenir, tout récemment, la permission du Comité de retirer son plaidoyer.
Le syndic du Collège a jusqu'au 5 juin pour en appeler de cette décision.
page mise en ligne le 27 mai 2004 par SVP