Les spectateurs manifestent leur joie
La septième Coupe du monde de cyclisme féminin de Montréal, samedi, aura prouvé deux choses: Geneviève Jeanson possède un talent remarquable ainsi que beaucoup de supporters. Peut-être beaucoup plus, finalement, que de détracteurs.
Michel Lamarche
Non seulement les spectateurs ont-ils manifesté leur joie quand Jeanson a franchi la ligne d'arrivée la première samedi, ils n'ont jamais cessé de l'encourager pendant la course. Cet appui lui a fait chaud au coeur.
«C'était super!, s'est exclamé Jeanson après son triomphe. J'entendais mon nom tout le long du parcours. Ca m'a vraiment fait du bien.»
Jeanson n'a pas manqué, non plus, de rendre hommage à ses consoeurs d'Équipe Rona, tout particulièrement la Canadienne Erinne Willock.
«Nous avions choisi de faire une course plus conservatrice et mes coéquipières ont effectué un travail parfait. Erinne était en super forme. J'avais des jambes moyennes pour les derniers tours et je la voyais (Willock) en train de s'enterrer elle-même à pourchasser les échappées. Ca m'a donné plus de motivation», a loué Jeanson.
Mais finalement, la conférence de presse de jeudi, où elle a fondu en larmes devant les journalistes, aura peut-être représenté son meilleur carburant.
«Je ne me suis jamais défaite des émotions de jeudi, a avoué Jeanson. J'y pensais même pendant la course. J'essayais que ça me serve, et de prendre image sur d'autres athlètes qui ont des problèmes, qui donnent tout ce qu'ils ont et qui ont de bonnes performances. Mais je ne savais pas si j'étais capable de le faire, a avoué la gagnante.
Jeanson a confié qu'elle avait été habitée par un certain trac avant la course, mais qu'elle avait finalement cherché à se faire plaisir plutôt que de faire taire ses détracteurs.
«J'étais nerveuse, mais pas parce que je doutais de moi. Je n'ai pas couru beaucoup et à Montréal, il faut vraiment être dans une bonne journée car c'est un parcours qui est difficile, a précisé Jeanson.
«Je voulais me prouver quelque chose et m'éclater, a-t-elle renchéri. Mais je n'avais jamais couru sous autant de pression. Je ne peux pas croire que j'aie fait aussi bien. Je ne peux pas croire que j'aie gagné.»
Par ailleurs, Jeanson ne veut pas se tracasser avec les Jeux olympiques.
«Il y a des choses que je ne peux pas contrôler. La seule chose que je contrôle, c'est l'effort que je mets sur mes pédales», a fait remarquer Jeanson.
Après avoir rencontré les medias, Jeanson s'est dirigée vers le local réservé aux tests anti-dopage.
À titre de gagnante de l'épreuve, cet exercice devenait obligatoire. Mais Jeanson aurait dû s'y soumettre peu importe sa position finale puisque son numéro un avait déjà été sélectionné avec trois tours à faire.
L'Allemande Judith Arndt, la Canadienne Susan Palmer-Komar, l'Américaine Christine Thorburn et l'Australienne Oneone Wood, à titre de meneuse du classement de la coupe du monde, ont accompagné Jeanson.
Dangereux
De son côté, Lyne Bessette s'est montrée satisfaite de sa prestation même si, une fois de plus, elle a été incapable d'aller chercher cette première victoire tant recherchée à Montréal.
«Toutes les conditions étaient là pour le sprint final, sauf mon ischio droit, a déclaré Bessette, précisant qu'elle avait ressenti une crampe à la cuisse.
«Mais je suis quand même contente de ma course. On veut toujours gagner, mais ce n'est pas la fin du monde. On passe à autre chose.»
Bessette a été victime d'une crevaison au bas du parcours, pendant le septième tour, résultat d'une rencontre avec un trou dans la rue.
«Le parcours est super, mais il faudrait refaire la route, a suggéré Bessette. C'est un peu dangereux. Ca vaudrait la peine de poser une petite couche de pavé. Ce serait gentil.»
page mise en ligne le 29 mai 2004 par SVP